Sinus caverneux : contenu, structure, pathologies et symptômes

Julie Giorgetta
Julie Giorgetta Journaliste santé / parentalité
Publié le  , mis à jour le 
en collaboration avec Caroline Apra (neurochirurgienne)

Le sinus caverneux correspond à une grosse veine située à la base du crâne. Sa mission ? Drainer le sang des veines du visage. Pathologies associées, traitements... On fait le point avec le Dr Caroline Apra, Chef de clinique en neurochirurgie à l'Hôpital Henri Mondor.

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Définition et anatomie du sinus caverneux

Où se situe le sinus caverneux ? Qu'est-ce qui passe à l'intérieur ? (Nerfs, carotides interne...)

Les sinus caverneux sont deux grosses veines situées sur la base antérieure du crâne, derrière les yeux, de part et d'autre de l’os sphénoïde. Ces veines drainent le sang des veines du cerveau. À l’intérieur des sinus caverneux passent les artères carotides internes qui irriguent quasiment tout le cerveau, ainsi que des nerfs crâniens, en particulier les nerfs oculomoteurs qui assurent le mouvement des yeux et une partie du nerf trijumeau qui est responsable de la sensibilité du visage. Le sinus caverneux n’a rien à voir avec les autres sinus (frontaux, maxillaires, sphénoïdaux, ethmoïdaux), remplis d’air qui s'ouvrent dans les fosses nasales et s’infectent lorsque l'on a un rhume.

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Physiologie du sinus caverneux

Les sinus caverneux ont pour rôle de drainer le sang des veines du cerveau.

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Pathologies du sinus caverneux

Thrombose ou thrombophlébite du sinus caverneux

Très rare, la thrombose du sinus caverneux se caractérise par la formation d’un caillot sanguin (thrombose) dans le sinus caverneux. Cette pathologie est généralement liée à la propagation de bactéries en lien avec une infection du visage, de l’orbite ou des sinus. Elle se manifeste par une vive douleur au visage, des troubles visuels ainsi qu’une forte fièvre. Le diagnostic repose sur les symptômes et l’IRM cérébrale. Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques.

Tumeur du sinus caverneux (méningiome…)

Une tumeur bénigne peut se nicher au niveau du sinus caverneux. La plus fréquente est le méningiome, qui se développe à partir des méninges, les membranes entourant le système nerveux central, l’encéphale et la moelle épinière. "Si les méninges sont malades, elles peuvent petit à petit s’épaissir et former un méningiome, plus ou moins étendu, dans le sinus caverneux", informe le neurochirurgien.

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La plupart des méningiomes sont asymptomatiques, ils sont découverts de manière fortuite lors d’un examen radiologique (scanner ou IRM) réalisé pour une autre raison. "Selon sa localisation, la tumeur peut provoquer des maux de tête, des convulsions ou crises d’épilepsie, une altération des mouvements oculaires, une perte de la vision, des troubles de la parole, un changement de comportement, des vertiges ou encore des troubles de l’équilibre", précise la spécialiste.

Pathologies post-traumatiques du cerveau

"En cas de choc au niveau de la base du crâne, des fistules ou des dissections peuvent survenir. Par conséquent, les vaisseaux qui passent à l’intérieur, en particulier la carotide, peuvent être abîmés et rentrer en communication avec l’intérieur du sinus. Une atteinte de la carotide peut provoquer une hémorragie qui se manifeste par une congestion au niveau de l’œil (œil rouge, gonflé, pulsatile), parce que la carotide bat directement dans l’œil", détaille le Dr Caroline Apra.

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Scanner, IRM : les examens du sinus caverneux

Les examens de référence pour explorer le sinus caverneux sont le scanner, l’IRM (imagerie par résonance magnétique), et parfois l’artériographie avec ou sans injection de produit de contraste. Dans certains cas, des hémocultures peuvent se révéler nécessaires.

Traitements et prévention des problèmes du sinus caverneux

Le traitement dépend de la cause. La prise en charge de la thrombose du sinus caverneux repose sur l’administration d’antibiotiques, parfois associés à des corticostéroïdes et des anticoagulants. Un drainage chirurgical pourra également se révéler nécessaire en cas d'atteinte du sinus sphénoïdal.

En cas de tumeur, le traitement repose essentiellement sur la radiothérapie. "C’est une zone que l’on peut difficilement opérer parce qu’il y a trop de choses qui passent dedans, le risque d’accident vasculaire cérébral est très élevé. En parallèle, certains traitements hormonaux sont contre-indiqués", signale le neurochirurgien.


Sources
  • Entretien avec le Dr Caroline Apra, Chef de clinique en neurochirurgie à l'Hôpital Henri Mondor
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