Vertiges : tout savoir sur les étourdissements
Le vertige est une sensation de mouvement de son environnement. La personne croit que les objets autour d'elle bougent et qu'elle même tourne. Les vertiges peuvent avoir différentes origines. Doctissimo fait le point sur ce trouble de l'équilibre, son diagnostic, ses facteurs de risque et ses traitements.
Définition du vertige
Le vertige, aussi appelé étourdissement, correspond à une impression de mouvement du corps ou de l'environnement, réalisant très souvent une sensation de rotation, ainsi qu'une perte d'équilibre.
Le système vestibulaire de l'oreille, atteint lors des épisodes de vertiges, est responsable de l'orientation dans l'espace et de la posture. Il est constitué par les organes de l'oreille interne (partie de l'oreille creusée dans l'os du crâne, encore appelé labyrinthe osseux) reliés au cerveau par le nerf vestibulaire.
De nombreuses et complexes connexions nerveuses assurent la stabilité de la vision pendant les mouvements de la tête. Ces connexions sont responsables du nystagmus, oscillation de va-et-vient des yeux, qui accompagne une atteinte vestibulaire.
Les différents types de vertiges
Les vertiges positionnels paroxystiques bénins (VPPB)
La ressenti de ces vertiges est souvent très violent, il dure à peine quelques secondes avec l'impression que tout tourne d'un seule coup. Ils sont dûs à un dépôt d'otolithes, des petits cristaux du liquide endolympthatique qui touchent les cils et les cellules sensorielles, dans un des canaux semi-circulaires.
La maladie de Ménière
Appelée également hydropisie endolymphatique, le vertige de Ménière ou la maladie de Ménière repose sur l'association de 3 signes : les vertiges, la surdité et les acouphènes et l'évolution par crises survenant brutalement pouvant durer de quelques minutes à quelques jours.
La névrite vestibulaire
Il s'agit d'une inflammation du nerf vestibulaire innervant l’ oreille interne à l’origine d’une dysfonction vestibulaire périphérique. Elle se traduit par la survenue brutale d’un grand vertige rotatoire avec nausées et vomissements. Il s’accompagne d’un nystagmus habituellement unidirectionnel et horizontal, battant vers le coté sain. Il n’y aucun autre signe neurologique ni surdité ou acouphènes. C’est une pathologie assez fréquente, touchant les deux sexes et de très bon pronostic, les patients récupérant spontanément une fonction normale en quelques semaines.
Causes et facteurs de risque
Il est classique de distinguer les vertiges périphériques (atteinte du labyrinthe osseux ou du nerf vestibulaire) des vertiges centraux (atteinte des structures cérébrales intervenant dans la posture et l'orientation).
Causes des vertiges périphériques
- Infection du labyrinthe secondaire à une infection de l'oreille (otite chronique) ;
- Maladie de Ménière ;
- Inflammation du nerf (neuronite) ;
- Troubles des vaisseaux irriguant l'oreille ;
- Traumatisme de l'oreille interne ;
- Causes toxiques ou à cause de médicaments.
Causes des vertiges centraux
- Diminution de vascularisation des structures cérébrales responsables de la posture ;
- Tumeurs.
Le vertige est fréquemment accompagné de nausées, d'un nystagmus, d'une instabilité posturale et d'un trouble de la marche.
Les signes sont souvent plus marqués en cas de vertiges périphériques qu'en cas de vertiges d'origine centrale.
Le grand vertige rotatoire qui diminue avec le temps
Avec atteinte auditive :
- Labyrinthite secondaire à une otite chronique cholestéatomateuse ou otite moyenne aiguë : le médecin s'attache à rechercher le signe de la fistule (le nystagmus bat du côté stimulé lors de l'hyperpression dans le conduit auditif) ;
- Traumatisme du rocher (le rocher est la partie du crâne dans laquelle est creusée les structures de l'oreille) à la suite d'un accident de plongée ou d'aviation ;
- Fracture du rocher survenant dans le cadre d'un traumatisme crânien. De nombreux signes peuvent être associés tels qu'un écoulement de liquide clair ou de sang par l'oreille, paralysie faciale, diminution de l'audition.
Sans atteinte auditive :
- La névrite vestibulaire ( inflammation du nerf vestibulaire pouvant être liée à un virus) se caractérise par un grand vertige rotatoire permanent qui peut durer plusieurs semaines. Le nystagmus bat spontanément du côté opposé à la lésion ;
- La sclérose en plaques peut s'accompagner d'un vertige lors de sa première poussée. Ce vertige s'accompagne d'autres troubles neurologiques ;
- Le syndrome de Wallenberg (syndrome neurologique lié à un défaut de la vascularisation du cerveau) se caractérise par un vertige central pouvant durer plusieurs jours. Il s'accompagne d'autres signes neurologiques évocateurs.
Le vertige paroxystique (évoluant par crises)
Avec atteinte auditive :
- La maladie de Ménière (cf. vertige de Ménière) ;
- Le neurinome de l'acoustique (tumeur touchant le nerf vestibulaire) se caractérise par des bourdonnements d'oreille et une diminution de l'audition.
Sans atteinte auditive :
Les vertiges provoqués par des mouvements de la tête
- Le vertige paroxystique bénin est un vertige de brève durée survenant à la suite d'un mouvement de rotation brusque de la tête ;
- Hypotension orthostatique ;
- Insuffisance vertébro-basilaire (troubles de la vascularisation des voies nerveuses vestibulaires) ;
- Malformation vertébrale.
Consultation en cas de vertiges
L'examen neurologique d'un patient vertigineux doit être complet : il permet de rechercher des éléments en faveur d'une origine centrale. En cas de syndrome vestibulaire périphérique, tous les mouvements se font vers le même côté contrairement au syndrome vestibulaire central.
Examens et analyses complémentaires
En cas de suspicion de vertige d'origine centrale, un scanner ou une IRM doivent être pratiqué. En cas de fracture du rocher, un scanner est nécessaire de façon à préciser le siège de la fracture. En cas de neurinome de l'acoustique, l'IRM permet de visualiser au mieux le siège de la tumeur.
La vidéonystagmographie est un examen très utile pour mesurer le nystagmus en diverses situations ainsi que les troubles de l’équilibre par différents tests dynamiques. Il s’agit de placer devant les yeux du patient un casque doté d’une caméra infrarouge qui va permettre de visualiser sur écran et de mesurer les mouvements oculaires spontanés ou induits dans l’obscurité par différents tests.
Evolution de la maladie
En cas de labyrinthite, il est impossible de prévoir la survenue de nouveaux épisodes.
Dans les autres cas, l'évolution dépend de la cause sous-jacente (traitement chirurgical d'une fracture du rocher, évolution d'une sclérose en plaques...)
Traitement des vertiges
Le traitement de la cause est indispensable quand elle est retrouvée.
- En cas de labyrinthite, le traitement médical ou chirurgical doit être entrepris en urgence ;
- Le traitement du neurinome de l'acoustique est chirurgical. Plus récemment l'utilisation du Cyberknife, un appareil de radiothérapie stéréotaxique robotisée permet de traiter les neurinomes avec une grande précision.
Dans les autres cas, le traitement vise les symptômes :
- Le repos dans le noir et l'isolement dans le calme ;
- Les antivertigineux souvent par voie intraveineuse lente. Les principales molécules utilisées sont : l'acétyl-leucine , la bêta-histine , la flunarizine et la méclozine . D'autres médicaments, principalement des vasodilatateurs comme la trimétazidine , sont parfois prescrits, avec plus ou moins de résultats.
Dans de nombreux cas, l'examen minutieux et la vidéonystagmographie permettent de prescrire des traitements de kinésithérapie adaptés pouvant s'avérer très utiles.
Ne pas confondre les vertiges avec...
Le vertige d'origine psychologique survient le plus souvent chez les sujets souffrant d'agoraphobie (peur des grands espaces, de la foule) et doit être suspecté chez les patients restant chez eux pendant de longues périodes.