BPCO : une maladie respiratoire trop négligée
L'Académie nationale de pharmacie alerte sur le sous-diagnostic de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Une maladie dont l'institution rappelle qu'elle est "chronique et mortelle". Environ 3 millions de Français seraient concernés.
La broncho-pneumopathie chronique obstructive, communément appelée BPCO, est une maladie respiratoire chronique qui tue, chaque année, quelque 18 000 personnes, en France. Entre 5 et 10 % des plus de 45 ans en souffrent, ce qui représente de 2,5 à 3 millions de Français, dont la qualité de vie est très largement altérée.
Or cette maladie grave est sous-diagnostiquée, déplore l’Académie nationale de pharmacie qui a consacré une séance, le 1er juin, à cette pathologie en hausse.
Une maladie silencieuse
Maladie courante, la BPCO entraîne une inflammation des voies aériennes - notamment des bronches - et provoque l’épaississement de leurs parois, ainsi qu’une hypersécrétion réactionnelle de mucus. Dans environ 80 % des cas, la maladie est due au tabagisme.
Autres facteurs de risque à ne pas négliger : la pollution atmosphérique, les expositions professionnelles, l’exposition passive à la fumée de cigarette et les facteurs génétiques.
La bronchopneumopathie chronique obstructive évolue silencieusement, d’où sa dangerosité : ses symptômes sont souvent peu détectés. Parmi eux, on retrouve :
- Une toux ;
- Une bronchite chronique ;
- Une dyspnée progressive.
Cette progression de la maladie peut s'accompagner d’épisodes d’aggravation de la toux, d'expectorations (action par laquelle sont expulsées les sécrétions accumulées dans les voies aériennes) et d'essoufflement, qui peuvent conduire à une hospitalisation. Raison pour laquelle un diagnostic précoce est vital.
"La maladie est souvent sous-diagnostiquée, la pathologie évoluant d’autant plus si le tabagisme se poursuit", alerte Claire Andrejak, pneumologue au CHU d’Amiens et secrétaire générale du conseil scientifique de la Société de pneumologie de langue française (SPLF), dans les colonnes du quotidien Le Monde.
Les lésions pulmonaires (apparition de trous dans les poumons) sont d'ailleurs courantes.
BPCO : quels traitements
La maladie ne peut être guérie, mais sa prise en charge ralentit sa progression et peut même inverser certains symptômes. Celle-ci inclut :
- L’arrêt du tabac ;
- Des médicaments ;
- Une réhabilitation respiratoire (un ensemble de soins qui permet de retrouver un bien-être global) ;
- De l’exercice physique.
Une fois le diagnostic posé, la première mesure à mettre en place, en cas de tabagise avéré, est l’arrêt total de la cigarette. Stopper l’exposition aux substances favorisant la maladie est également nécessaire.
Les médicaments utilisés - des bronchodilatateurs - permettent, quant à eux, de dilater les voies respiratoires et d’améliorer le débit d’air. Selon les cas, ces traitements peuvent être associés à des corticoïdes. Une rééducation respiratoire peut également être nécessaire, d'où l'importance de se remettre à l'exercice, à la fois pour retrouver du souffle et lutter contre les comorbidités (perte de la masse musculaire, problèmes cardiovasculaires, surpoids, etc.).
Si le stade de la maladie est avancé, avec une insuffisance respiratoire chronique, une oxygénothérapie est nécessaire.