Signe de Hoover : BPCO, comment le reconnaître et le soigner ?

Céline Desrumaux
Céline Desrumaux Journaliste santé
Publié le  , mis à jour le 
en collaboration avec Sophie Bauer (chirurgienne thoracique et cardiovasculaire)

Signe de Hoover

Le signe de Hoover est souvent le signe qu’une maladie pulmonaire, comme la BPCO, devient sévère. Diagnostiqué grâce à l’examen clinique, un traitement médical rapide doit être mis en place. Le signe de Hoover concerne une autre branche de la médecine, la neurologie.

Définition du signe de Hoover en pneumologie : diaphragme, respiration ?

En pneumologie, le signe de Hoover se caractérise par un mouvement paradoxal vers l’intérieur de la partie inférieure de la cage thoracique à l’inspiration. 

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Normalement, lors d’une inspiration, l’air entre dans les poumons. Ce phénomène respiratoire est possible grâce aux côtes qui s’élargissent horizontalement afin d’élargir les cavités thoraciques", explique la Docteure Sophie Bauer, chirurgienne thoracique et cardiovasculaire. "Ce mécanisme permet aux poumons de se remplir d’air. Lors de l’expiration, les côtes se rapprochent pour que l’air soit mieux évacué. Dans le cas du signe de Hoover, les côtes, au lieu de se placer à l’horizontale, vont se rapprocher. Cela provoque un rétrécissement de la cage thoracique à la place de l'augmentation attendue".

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Chez un sujet sain, le diamètre transversal de la partie inférieure du thorax augmente. Dans le cas du signe de Hoover, au lieu de s’écarter et d’augmenter de volume, les parois thoraciques se rapprochent, en lien avec la diminution du diamètre transversal et l'horizontalisation du diaphragme. Le signe de Hoover ou respiration paradoxale en est la conséquence.

Symptômes : comment reconnaître une distension thoracique ?

Le médecin peut reconnaître le signe de Hoover grâce à l’examen clinique. "Ce signe clinique est facilement observable : nous plaçons les mains sur le thorax du patient. Si les mains se rapprochent au lieu de s’écarter, alors il y a signe de Hoover".

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Concernant les symptômes, le patient présente des difficultés respiratoires. "Le signe de Hoover est un signe de sévérité de la pathologie en cause", précise la chirurgienne thoracique. En général, les personnes souffrant de ce signe ont la sensation de manquer d’air. Il ne s’agit toutefois pas d’une impression, puisque le poumon ne se remplit pas correctement.

Quelles sont les causes possibles (pathologies pulmonaires, BPCO, obstruction…) ?

Le signe de Hoover est le plus souvent un marqueur de gravité dans des maladies avec obstruction laryngée ou bronchique, dans lesquelles l’air ne passe plus. C’est particulièrement le cas de la bronchite ou bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou de l’asthme sévère. 

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Bronchite chronique obstructive (BPCO) 

La BPCO peut se compliquer en emphysème, qui est la destruction évolutive des alvéoles pulmonaires. Ces alvéoles sont situées à l’extrémité des bronchioles et participent à l’absorption des molécules d’oxygène. "Des bulles d’air se créent alors dans une partie des poumons, provoquant une diminution de la capacité des échanges en oxygène au niveau du poumon. La mise en place d’un traitement médical est nécessaire pour améliorer l’oxygénation de l’organisme" poursuit la Dre Sophie Bauer. 

Les bulles d’air volumineuses empêchant la partie saine du poumon restant de se remplir peuvent être retirées. "Nous pouvons être amenés à obstruer ces bulles par voie endobronchique avec endoscopie interventionnelle. L’autre technique consiste à les retirer par vidéothoracoscopie (équivalent de la coelioscopie mais au niveau thoracique). Les bulles sont agrafées, coupées puis retirées".

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Asthme sévère

Le signe de Hoover apparaît parfois en cas d’asthme sévère. "La prise en charge de l’asthme doit être la plus précoce possible pour prévenir son évolution. Un traitement de fond et un traitement de la crise sont prescrits. La recherche des causes de l’asthme est également importante".

Obstruction par un corps étranger

L’obstruction des voies aériennes supérieures peut entraîner l’apparition du signe de Hoover et la personne ne peut plus respirer. "Si l’obstruction est au niveau du larynx, il faut réaliser la manœuvre de Heimlich : on se place derrière la personne et on fait une pression très importante contre l’estomac, vers le centre et le haut du corps afin de chasser ce qui obstrue le larynx. En cas d’obstruction par œdème, il faudra traiter l’œdème".

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En résumé, le signe de Hoover alerte sur la gravité d’un dysfonctionnement pulmonaire ou du système respiratoire, comme l’asthme, la BPCO avec emphysème évolué (destruction pulmonaire) ou l’obstruction trachéale. Quand un patient présente une maladie pulmonaire avec un caractère chronique, comme la BPCO, il peut devenir oxygéno-dépendant. Pour prévenir les complications respiratoires éventuelles il faut soigner les causes de la BPCO le plus tôt possible, la plupart du temps il s’agit d’arrêter une intoxication tabagique.

Le signe de Hoover en neurologie

Il existe un autre signe de Hoover, dans un domaine différent, celui de la neurologie. "Le signe de Hoover en neurologie est rare. Il s’agit d’un signe recherché devant des pathologies neuro-fonctionnelles. Les patients décrivent des paralysies partielles, chez lesquels nous ne trouvons aucune cause neurologique vraie. Souvent, les neurologues utilisent ce terme pour faire la différence entre paralysie organique, c’est-à-dire une maladie de destruction de zones cérébrales motrices par obstruction ou hémorragie des vaisseaux comme l’AVC ou suite à un traumatisme physique, et fausse paralysie, qui reste tout de même un dysfonctionnement cérébral".

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Le patient avec le signe de Hoover neurologique relève souvent d’un traitement par psychothérapie. Son psychisme entraîne des dysfonctionnements cérébraux, provoquant une impression de paralysie d’un membre, notamment d’un membre inférieur. Lorsque le médecin traitant ne trouve pas l’origine des paralysies, il oriente le patient vers un médecin spécialiste en neurologie. Le signe de Hoover est alors recherché par un neurologue à l’occasion d’une consultation neurologique spécialisée. "L’IRM cérébral fonctionnel montre un dysfonctionnement sans lésion organique. Grâce à la psychothérapie, les circuits de transmission d’informations au cerveau peuvent revenir à la normale", conclut la médecin.


Sources
  • Entretien avec la Docteure Sophie Bauer, chirurgienne thoracique et cardiovasculaire. 
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