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  • Déserts médicaux : les solutions de l’Académie nationale de médecine pour y mettre fin

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    Louise Ballongue
    Louise Ballongue Rédactrice web

    Alors que l’Assemblée vient tout juste de valider la 4e année d’internat dans les déserts médicaux, l’Académie nationale de médecine dévoile ses premières recommandations pour améliorer l'accès aux soins des Français.

    Cette semaine, l’Académie nationale de médecine a publié ses premières recommandations relatives aux "zones médicalement sous-denses". Le point sur les mesures annoncées.

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    Service citoyen, incitations financières et expériences à l'étranger

    Dans un communiqué, validé par ses membres du Conseil d’administration, l’Académie nationale de médecine (ANM) partage la synthèse de ses réflexions.

    Ses rapporteurs, Pr Patrice Queneau et Pr Rissane Ourabah y détaillent leurs recommandations "afin de promouvoir et faciliter l’exercice médical" dans les zones en manque de professionnels de santé.

    Si un grand nombre font écho à des propositions du gouvernement, de syndicats ou encore d'organisations de professionnelles, certaines sont plus surprenantes, à l’image de la première recommandation.

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    L’Académie de médecine préconise en effet de "mettre en place d’urgence un service citoyen médical d’un an pour tout médecin nouvellement diplômé".

    "L'objectif est évidemment de trouver une solution rapide et efficace face à cette pénurie dramatique. Néanmoins, nous ne souhaitons pas porter atteinte à la liberté d’installation des jeunes diplômés. Elle fait partie du socle de la médecine libérale. C’est pourquoi le caractère régional de ce service est souligné. Les jeunes médecins pourront rester dans leur région, de manière à préserver leur vie personnelle", confie le Pr Patrice Queneau.

    Autre mesure phare de ce rapport : "diversifier l’origine territoriale et sociale des étudiants et les motiver grâce à une politique d’information et d’accompagnement dès le lycée", en multipliant les expériences françaises et étrangères positives.

    "C’est une solution qui a fonctionné dans les Hauts de France, une région fortement touchée par le manque de médecins. Dans les lycées, les jeunes ont été informés et sensibilisés à ce sujet et finalement, ça a payé. Des jeunes sont devenus médecins et se sont mobilisés dans les bourgades."

    Majorer les honoraires de 20 % dans les déserts

    Pour faciliter les installations précoces, l’ANM suggère la mise en place de diverses mesures : mise en place d’un guichet unique des divers organismes administratifs et de tutelle ; cartographie précise des besoins territoriaux ;  primes d’installation majorées et sécurisées dans le temps… et même une majoration des honoraires de tous les médecins de 20% - maintenue 2 ou 3 ans après la fin du classement en zone sous-dense.

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    Mais ces incitations financières ne sont pas les seuls leviers de l’ANM. "Renforcer la sécurité des médecins dans les zones sensibles" est un axe auquel tient le professeur.

    "C’est un point absolument capital. Les médecins et notamment les femmes médecins qui s’installent dans les zones péri-urbaines doivent être protégés. Ils doivent pouvoir bénéficier de dispositifs de sécurité efficaces, comme l’arrivée immédiate des forces de l’ordre en cas d’appel."

    Pour faciliter le quotidien des médecins, l’ANM appelle aussi à "lever les obstacles administratifs" pour leur redonner du "temps soignant".

    Mais pour le Dr Kierzek, la vraie question est ailleurs.

    "Il faut se demander pourquoi les médecins désertent. S’ils le font, c’est parce qu’ils sont seuls, coincés, sans passerelles et sans perspectives d’évolution. Il faut faire un choix à 25 ans et y rester. Tous ces facteurs - combinés au fait que la formation de médecine à la fac est élitiste et dénigrante - rendent le métier de généraliste peu attractif. Idem, du côté des stages en ambulatoire, je ne pense pas que ce soit la solution : ces expériences peuvent dégouter les étudiants. Ce qu’il faut, c’est réenchanter les métiers du soin. On assiste aussi à des déserts hospitaliers ou dans d'autres spécialités. Si les médecins sont heureux, alors les patients seront heureux."

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