Fake news : la variole du singe et le vaccin anti-covid ne sont pas liés
Alors que plusieurs cas de variole du singe ont été détectés en France, certains internautes accusent le vaccin anti-covid d’être à l’origine de cette maladie. Une aberration selon le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
Depuis début mai, des centaines de cas de variole du singe - une maladie rare originaire d’Afrique - ont été détectés à travers le monde. Or sur les réseaux sociaux, les internautes s'inquiètent d’apparentes "similitudes" entre le vaccin AstraZeneca, composé d'adénovirus de chimpanzé, et la variole du singe.
"La variole du chimpanzé n’a rien a voir avec le coronavirus"
Alors que plusieurs cas ont été confirmés en France, une information agite les réseaux sociaux. Les internautes s’insurgent contre le vaccin AstraZeneca présentant, selon eux, des composés similaires à la variole du singe - soit des adénovirus de chimpanzé modifiés. Certains utilisateurs font même mine de s’étonner : "Une con-séquence ?".
Une con-séquence ? pic.twitter.com/DH7nBTwUJv
— Patou D. (@Patou_ou_rien) May 20, 2022
Un doute à dissiper de toute urgence, selon le Dr Kierzek.
"C’est une fake news. La variole du chimpanzé n’a rien a voir avec le coronavirus. Développer un vaccin avec des adenovirus est plus que classique".
Pour rappel, le vaccin à adénovirus consiste à utiliser un virus inoffensif comme vecteur. Celui-ci sert de moyen de transport à un fragment de l’ADN du coronavirus.
Variole du singe : quels effets ?
Aussi appelée "monkeypox", la variole du singe est une maladie qui se transmet naturellement des animaux aux êtres humains par contact avec une personne atteinte ou ses liquides organiques (salive, muqueuses pendant les relations sexuelles…).
"N’importe qui, quelle que soit son orientation sexuelle, peut propager la variole du singe", rappellent les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) américains.
La variole du singe semble toutefois moins grave que la variole, même si les symptômes sont similaires : forte fièvre et nombreux boutons sur le corps, à la manière d’une varicelle. La plupart du temps, le malade guérit seul. Néanmoins, selon l’OMS, les deux souches du virus peuvent s’avérer mortelles dans 1 % à 10 % des cas.
Face au risque épidémique, les autorités sanitaires se veulent confiantes : la maladie reste peu contagieuse entre humains. Mais certains pays ont adopté des mesures pour éviter la propagation du virus. Il s’agit :
- Du Portugal et de l’Espagne, qui ont déclenché une alerte sanitaire nationale ;
- De l’Italie qui a placé la situation "sous surveillance constante" et a immédiatement placé le(s) patient(s) infectés à l’isolement ;
- Se la Suède qui "enquête désormais avec les centres régionaux de contrôle infectieux pour savoir s’il y a davantage de cas".
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a annoncé quant à lui "suivre la situation de près". Il recommande "d’isoler et de tester les cas suspects et de les notifier rapidement".