Covid-19 : les résultats de la nouvelle étude Epi-Phare sur les myocardites post-vaccination

En France, une étude de pharmaco-épidémiologie menée par Epi-Phare, en collaboration avec l’ANSM et la CNAM, apporte des informations rassurantes sur l’évolution des myocardites associées à la vaccination ARNm contre le Covid-19. Publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) le 22 août 2024, cette étude a suivi 558 patients pour évaluer le pronostic à 18 mois de ces inflammations cardiaques rares mais préoccupantes.

Moins graves que les myocardites liées au Covid-19

Entre le 27 décembre 2020 et le 30 juin 2022, 4 635 cas confirmés de myocardite ont été identifiés chez des personnes âgées de 12 à 49 ans hospitalisées en France. Parmi ces cas, 558 sont survenus après l’administration d’un vaccin ARNm, 298 sont survenus suite à une infection par le SARS-CoV-2 et 3 779 myocardites étaient liées à d’autres causes.

Les résultats sont clairs : les myocardites post-vaccination, bien que sérieuses, s'avèrent nettement moins sévères que celles provoquées par une infection directe au Covid-19. Les patients atteints de myocardite après une vaccination ARNm contre le Covid-19 présentaient moins de complications cardiovasculaires (5,7%) à 18 mois que les patients atteints de myocardites attribuables au Covid-19 ou à d’autres causes (12,1% et 13,2% respectivement).

Des résultats rassurants

Le suivi a mis en lumière que sur les 558 cas étudiés, la majorité des patients étaient de jeunes hommes, souvent âgés de moins de 30 ans, confirmant ainsi le profil démographique à risque.

Ces résultats ne remettent absolument pas en cause l’intérêt de la vaccination des jeunes adultes en 2021, selon l’épidémiologiste Mahmoud Zureik, directeur d’Epi-Phare. Dans le Parisien, il rappelle : "De 2020 jusqu’à fin août 2021, il y a eu plus 75 000 hospitalisations et environ 700 décès liés au Covid chez les moins de 50 ans. Si l’on prend en compte ces données en face des 558 myocardites dont un seul décès, on a bien fait de vacciner les jeunes".

Une balance bénéfices/risques à réévaluer

L’étude Epi-Phare s’inscrit dans une série de recherches visant à comprendre et atténuer les craintes liées à la vaccination. Avec une incertitude persistante dans l'opinion publique sur les effets secondaires des vaccins ARNm, ces nouvelles données permettent de renforcer la confiance dans la vaccination en montrant que, malgré la survenue de myocardites, les effets à long terme sont généralement favorables et la plupart réversibles.

Pour autant, il reste recommandé de continuer à surveiller de près ces cas rares et de réévaluer régulièrement la balance bénéfices/risques en particulier chez les sujets jeunes à l’heure où de nouveaux vaccins à ARN messager sont envisagés contre la grippe, le zona, certains cancers…

"Même si le risque est très faible, il ne faut pas le faire courir à des sujets qui n'ont par ailleurs quasi aucun risque de formes graves de COVID. Comme toujours en médecine, la balance bénéfices-risques doit être pesée en conséquence. D'ailleurs, la Haute Autorité de Santé recommande désormais la vaccination aux plus âgés et fragiles" insiste le Dr Gérald KIERZEK, urgentiste et directeur médical de Doctissimo. "Des études ont même montré l'absence de bénéfices de la vaccination COVID chez les personnes de moins de 65 ans sans comorbidité" ajoute-t-il.