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  • Épidémie imminente liée au moustique tigre en France ? L'Anses estime le risque élevé dans les 5 ans

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    Moustique tigre : le risque d’épidémies en France s’avère “assez élevé” dans les 5 ans à venir

    Désormais présent dans 78 départements en métropole, le moustique tigre nous expose à de nouvelles maladies. Selon les autorités sanitaires, la survenue d’épidémies en lien avec l’insecte est même probable dans les 5 prochaines années.

    Faudra-t-il bientôt vivre avec la menace de contracter la dengue, le chikungunya et Zika ? C’est probable. Alors que le moustique tigre est désormais présent dans 78 départements de France hexagonale, et que quelques dizaines de cas de dengue autochtone ont vu le jour, la Direction générale de la santé a demandé à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail) d’estimer la probabilité d’apparition d’épidémies d’arbovirose. Celle-ci a rendu ses conclusions ce 13 septembre.

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    Un risques "assez élevé" d’épidémie dans les 5 ans

    Si jusqu’à présent, les cas autochtones de virus transmis par le moustique tigre dans l’Hexagone ont été des foyers localisés, cela pourrait changer dans les prochaines années. Selon l’Anses, une épidémie d’arbovirose, tous virus confondus aurait une probabilité comprise entre 6 et 7 sur une échelle de 0 à 9 de survenir dans les 5 prochaines années.

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    "On parle d’épidémie à partir du moment où il n’est pas possible de relier toutes les personnes infectées à un foyer. Cela veut dire que les transmissions échappent au dispositif de contrôle", explique Émeline Barrès, de la Direction d’évaluation des risques à l’Anses, l’une des deux coordonnatrices de l’expertise.

    L’apparition d’une épidémie dépendrait alors de nombreux facteurs :

    • La présence du moustique tigre sur le territoire ;
    • Des conditions climatiques favorables à leur reproduction (en particulier le cumul de jours chauds sur une période donnée et de précipitations) ;
    • L’arrivée de personnes infectées en provenance de zones où circulent les virus ;
    • L’efficacité des mesures de lutte contre les moustiques tigres et la transmission des virus.
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    Un manque de moyen annoncé

    L’autre information regrettable de ce rapport est le manque de moyens dont nous disposons actuellement pour lutter contre les moustiques. Selon l’Anses, en cas d’épidémie, les moyens de prévention et de contrôle des arboviroses tels que les connaissons pourraient être rapidement saturés : "Certains acteurs impliqués dans le suivi et la lutte anti-vectorielle que nous avons interrogés au cours de l’expertise nous ont confié qu’ils auraient été débordés si des cas supplémentaires étaient survenus ces dernières années" indique Véronique Raimond, économiste de la santé au sein de la Direction Sciences sociales, économie et société de l’Anses, l’autre coordinatrice de l’expertise.

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    La gestion de cas d’arboviroses requiert en effet des moyens matériels, financiers et humains importants pour retracer tous les contacts de la personne infectée au cours des 10 jours précédents, contrôler les lieux visités par le malade et éliminer les moustiques tigres présents. L’Agence recommande donc d’adapter les moyens aux besoins de prévention, de surveillance et de contrôle des arboviroses.

    Un épidémie mettrait sous tension tout le système de santé

    Enfin, les experts estiment que le système de santé serait rapidement en tension en cas d’épidémie majeure. Le risque de saturation serait d’autant plus grand si cette épidémie coïncidait avec une autre, comme cela a été le cas dans les Antilles en 2020, où une épidémie de dengue est survenue en même temps que celle de Covid-19.

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    Afin de mieux anticiper les conséquences d’une épidémie d’arbovirose dans l’Hexagone, la valorisation des expériences des départements et régions d’Outre-mer doit être renforcée, annonce l’Anses.

    Des impacts économiques à prévoir

    S’il est peu probable qu’une épidémie d’arbovirose dans l’Hexagone ait un fort impact sur l’économie globale, certains secteurs pourraient être fragilisés comme le tourisme. Une forte épidémie pourrait aussi aggraver les inégalités sociales.

    Afin de favoriser l’implication de tous dans les actions de lutte anti-vectorielle et de prévention contre les maladies transmises, l’Agence recommande enfin que les citoyens et tous les acteurs concernés soient associés à la construction des stratégies de lutte contre les arboviroses au niveau territorial.

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    Comment se préparer individuellement à cette possibilité ?

    Outre les actions collectives pour lutter contre le moustique tigre, l’Agence rappelle que des actions individuelles sont aussi nécessaires pour réduire le risque d’épidémie.

    • Vider régulièrement les coupelles et autres contenants remplis d’eau, pour éviter qu’ils ne deviennent des gîtes larvaires ;
    • Recouvrir les récupérateurs d’eau de pluie avec une moustiquaire ;
    • Se protéger des piqûres de moustiques en portant des vêtements longs, amples et clairs et en utilisant des répulsifs.

    Les personnes arrivant d’une zone où une arbovirose circule doivent également prendre des précautions pour éviter de transmettre les virus :

    • se protéger des piqûres de moustiques ;
    • se signaler auprès d’un professionnel de santé dès les premiers symptômes évocateurs d’une arbovirose (fièvre, état grippal, etc.).
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