Virus West Nile en France : faut-il s’inquiéter après l’hospitalisation d’un homme et la mort de chevaux ?
Alors qu’une dizaine de chevaux auraient été victimes du virus West Nile en quelques jours près de Montpellier, la préfecture de l’Hérault annonçait hier aussi le cas d’un homme hospitalisé. Doit-on s'inquiéter ? Le Dr Gérald Kierzek, directeur médical de Doctissimo, nous répond.
Lundi 9 septembre, un cas autochtone du virus du Nil occidental a été identifié à Baillargues dans la métropole de Montpellier, annonçait hier la Préfecture de l’Hérault. Une première dans ce département, alors que 16 cas autochtones (c'est-à-dire causés par un moustique infecté et qui circule en France) sont recensés depuis le début de l'année : 12 cas dans le Var depuis la mi-juillet, un cas en Guadeloupe début août, et deux cas dans le Gard fin août. L’homme serait toutefois dans un état stable aujourd’hui, selon la Préfecture.
Un homme et une dizaine de chevaux touchés
L’homme concerné n’est pas la seule victime du virus dans cette région. A proximité de celle qu’on appelle la petite Camargue, des animaux sont également touchés : des analyses menées sur trois chevaux ont confirmé la présence du virus. La contamination de quatre autres équidés est fortement soupçonnée.
Au total, ce sont une dizaine de chevaux qui auraient été victimes du virus ces derniers jours, faisant craindre un drame aux éleveurs. Des cas qui confirment que le virus circule de façon très active .
Le virus West Nile, un autre virus transmis par le moustique
L’infection au virus West Nile (qu’on appelle aussi “virus du Nil occidental”) est transmise par les moustiques Culex, qui se contaminent eux-même en piquant des oiseaux sauvages infectés.
“Le moustique Culex, qui le propage, est le moustique commun en France métropolitaine. Il pique essentiellement en soirée et la nuit, contrairement au moustique tigre qui pique essentiellement le jour” indiquent les autorités.
Les chevaux, et parfois les hommes comme ici, peuvent être des “hôtes accidentels” Un cas que l’on voit de plus en plus régulièrement depuis 2023.
Les cas humains en revanche sont moins impressionnants : dans la plupart des cas, l’infection est asymptomatique, "c’est-à-dire que le patient ne présente aucun symptôme", souligne la préfecture. Dans certains cas, la maladie se manifeste par un syndrome pseudo-grippal quelquefois accompagné d’une éruption cutanée. Et dans moins de 1% des infections, il peut y avoir des complications neurologiques, en particulier chez les sujets immunodéprimés.
Faut-il s’inquiéter dans l’Hexagone ?
Selon Santé publique France, le virus a été détecté une première fois en 1962 en France hexagonale avec des cas humains et équins en Camargue. Il revient cependant en force depuis 2022 et 2023 ou 43 cas ont été identifiés, notamment dans le Sud-Ouest et le Sud-Est de la France.
Mais doit-on pour autant paniquer ? Ou se protéger ? Le Dr Gérald Kierzek, urgentiste et directeur médical de Doctissimo conseille de rester aujourd’hui pragmatique et de privilégier la prévention, comme cela est désormais le cas avec d’autres virus sur le sol français.
“Malgré ce que ce cas peut faire penser, il n'y a pas de contamination du cheval à l'homme ou d’homme à homme. Pas e crainte de ce côté-là, par contre le moustique peut bel et bien être vecteur de la maladie. Il faut donc prendre garde à éliminer les moustiques, et les eaux stagnantes, comme pour le Chikungunya, la dengue et Zika”
Le virus est activement surveillé sur le littoral méditerranéen et en Nouvelle-Aquitaine, tout comme dans les départements d'Outre-mer.
- West Nile virus, Santé Publique France, 4 septembre 2024.
- ARS Occitanie, 6 septembre 2024.
- Préfecture de l’Hérault, 9 septembre 2024.
- Entretien avec le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo
