Ménopause tardive : quel âge et quelles causes ?
Si certaines femmes sont ménopausées dès la fin de la quarantaine, d’autres le seront beaucoup plus tard. Qu’est-ce que la ménopause tardive ? Quelles en sont les causes ? Le point avec le Dr Igor Popovic, gynécologue-obstétricien à Toulouse et le Dr Marie-Claude Benattar, gynécologue et psychosomaticienne à Boulogne
Définition de la ménopause tardive
L’âge moyen de la ménopause se situe autour de 51 ans. Toutefois, pour certaines femmes, la ménopause peut survenir plus tardivement, vers 53 ans voire 55 ans. A partir de cet âge, on parle de ménopause tardive.
Ménopause tardive : les causes
- Des causes héréditaires peuvent expliquer une ménopause tardive. Si la mère connaît elle-même une ménopause tardive, il est probable que ce soit également le cas pour sa fille. "Toutefois, ces causes génétiques ne sont pas systématiques", souligne le Dr Igor Popovic, gynécologue à Toulouse.
- Certains facteurs, comme le surpoids ou l’obésité interviennent : "Comme la graisse contient des hormones, une femme en surpoids, voire obèse, conserve des hormones stockées dans les tissus adipeux", explique le Dr Marie-Claude Benattar, gynécologue à Boulogne. Le temps que ces réserves d’hormones s’épuisent, la ménopause sera donc plus tardive.
- La prise de pilule contraceptive ne semble pas interférer sur le processus de la ménopause. En revanche, le fait d’avoir subi des stimulations ovariennes et des FIV avance le début de la ménopause. Il en est de même du tabagisme.
Risques et avantages d’une ménopause tardive
Contrairement à ce que certaines femmes pensent, la survenue tardive de la ménopause ne présente pas d’avantages pour la santé, au contraire. Plus l’organisme a été exposé longtemps aux hormones, plus les risques de cancer sont majorés. En effet, la ménopause tardive augmente les risques de cancer du sein, de l’utérus et des ovaires. A partir de 50 ans, chaque année passée sans ménopause augmenterait ainsi le risque de cancer de 6 %.
La prescription du Traitement Hormonal Substitutif pour les femmes qui connaissent une ménopause tardive peut ainsi sembler problématique. "D’après mon expérience, les femmes qui présentent une ménopause tardive ont souvent moins de symptômes gênants que les autres. La question de la prescription du traitement se justifie surtout pour les risques d’ostéoporose", explique le Dr Igor Popovic.
Enfin, selon une étude publiée en 2017 par The Journal of the North American Menopause Society1, une ménopause tardive augmenterait également la survenue d’un diabète de type 2 de 12 %.