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  • Arrêter de fumer progressivement pourrait faciliter le sevrage

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    David Bême
    David Bême Rédacteur en chef

    sevrage tabagique

    Des chercheurs de l’université de Copenhague ont étudié les conséquences immédiates sur le cerveau de l’arrêt du tabac. Douze heures après, la consommation d’oxygène et le flux sanguin y chutent au point d’entraîner des symptômes proches de la démence. Un arrêt progressif pourrait éviter ces conséquences et ainsi faciliter le sevrage.

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    Fumer augmente le risque de cancer, de maladie cardiovasculaire… au point d’être la première cause de mortalité évitable. Malgré cela, arrêter de fumer n’est pas une mince affaire. Au-delà de la dépendance, une étude pointe du point les effets immédiats du sevrage sur le cerveau. Des effets tels qu’il pourrait être plus judicieux d’arrêter progressivement.

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    Arrêter de fumer brutalement peut rendre fou

    Les chercheurs ont suivi 12 fumeurs qui ont décidé d’arrêter de fumer afin d’étudier les conséquences immédiates de ce sevrage sur le cerveau. Grâce à diverses techniques d'imagerie, ils ont découvert que la nicotine et le fait de fumer accroissent de façon ponctuelle l'activité cérébrale, mais dès que l'on arrête, l'oxygénation du cerveau et l'afflux sanguin s'effondrent, d'au moins 17%. “Des scanners du cerveau de fumeurs réguliers montrent que ces personnes doivent faire face à des symptômes proches de la démence dans les premières heures suivant leur arrêt“, a expliqué le professeur Albert Gjedde, spécialiste en neurosciences à l'université de Copenhague.

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    Dans cette étude, parue dans le Journal of Cerebral Blood Flow and Metabolism, le Dr. Gjedde note que cette sensation désagréable serait responsable de la mauvaise habitude des fumeurs qui les pousse à replonger dans leur paquet. “Ce n'est peut-être pas pour retrouver un effet de bien-être que les fumeurs retournent à leur addiction, mais simplement parce que les symptômes de manque sont insupportables“, précise-t-il.

    Faut-il arrêter de fumer progressivement ?

    Le Dr. Gjedde n'hésite pas à comparer les effets de la nicotine à ceux de médicaments addictifs, comme les antidépresseurs. A l'arrêt de ces médicaments, les patients peuvent ressentir un puissant manque, comparable à celui ressenti par les fumeurs qui essaient de se sevrer, note le professeur.

    Les anciens fumeurs replongeraient, simplement pour rétablir le fonctionnement normal de leur cerveau. Avec le temps, ils peuvent devenir moins dépendants, mais les chercheurs ne savent pas combien de temps est nécessaire pour qu’un ancien fumeur retrouve un flux sanguin et une consommation d’oxygène normaux au niveau cérébral.

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    Nous supposons que cela peut prendre des semaines ou des mois, mais nous ne le savons pas avec certitude. Ces nouveaux résultats suggèrent qu’il pourrait être judicieux d'arrêter la cigarette de façon graduelle (…) simplement pour éviter les pires symptômes de manque“ précise le Dr Gjedde. Mais il tient à préciser que les effets du tabac sur le cerveau ne sont pas encore compris à 100% par la communauté scientifique.

    Le nombre de personnes inclus dans l'étude apparaît aujourd'hui réduit pour qu'on puisse extrapoler ces recherches à l'ensemble des fumeurs. Néanmoins, la difficulté à se libérer de la cigarette justifie qu'on n'écarte pas a priori cette piste. Le tabagisme est responsable de 60 000 morts en France, soit plus d'un décès sur dix. 

    David Bême

    Source : Smoking normalizes cerebral blood flow and oxygen consumption after 12-hour abstention - Manouchehr S Vafaee et al. - Journal of Cerebral Blood Flow & Metabolism advance online publication 21 January 2015; doi: 10.1038/jcbfm.2014.246 (abstract accessible en ligne)

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