Bientôt une pilule contraceptive à prendre une seule fois par mois ?
Des chercheurs américains sont en train de mettre au point un moyen de contraception qui pourrait combiner les avantages de ceux déjà existants : une pilule à prendre mensuellement, qui libère des hormones tout au long du cycle menstruel.
Si pour les femmes, les moyens de contraception ne manquent pas, chacun d’entre eux a son lot d’inconvénients. L’implant et le stérilet ont l’avantage d’avoir une action prolongée sans que l’on ait rien besoin de faire, mais certaines patientes peuvent être rebutées à l’idée de devoir se faire poser un dispositif sous la peau ou dans l’utérus. Quant à la pilule, elle est pratique et simple d’utilisation, mais les oublis sont fréquents. Et s’il était possible de combiner seulement les atouts des uns et des autres ? C’est ce que cherche à faire une équipe de scientifiques de la Massachusetts Institute of Technology aux Etats-Unis, qui est en train de développer une pilule contraceptive à prendre une seule fois par mois.
Un mécanisme ingénieux
Leurs travaux ont été publiés le 4 décembre 2019 dans la revue Science Translational Medicine. Les chercheurs ont imaginé une pilule qui permettrait de libérer progressivement des doses de lévonorgestrel, le progestatif de synthèse que l’on retrouve notamment dans la pilule du lendemain, pendant 29 jours : une fois ingérée, cette capsule, en se dissolvant, va prendre la forme d’une étoile à six branches qui vont se détacher petit à petit pour libérer les hormones dans l’organisme. Faite de polymère, elle résiste à l’acidité de l’estomac et n’est donc pas désintégrée trop tôt.
La pilule a été testée in vitro et in vivo, sur des porcs : les radios ont montré qu’elle est restée intacte dans l’organisme des animaux un mois après son ingestion, permettant de relâcher régulièrement les concentrations d’hormones.
Des essais sur les humains pas avant 2021
Des tests sur les humains ne seront pas prévus avant 2021, le temps pour les chercheurs “d’optimiser les matériaux nécessaires au maintien de la forme posologique pour la période désirée et la libération complète des hormones dans le délai prescrit”, précisent-ils. D’autres études seront également nécessaires pour tester l’efficacité contraceptive de cette pilule révolutionnaire, “ce qui n’était pas évalué dans ces travaux”.
Néanmoins, les chercheurs semblent optimistes et déterminés à la faire apparaître sur le marché. “L’impact que peuvent avoir les contraceptifs oraux sur la santé humaine et l’égalité des sexes est loin d’être surestimé, affirme Ameya R. Kirtane, co-auteur de l’étude, interviewé par le Daily Mail. Trouver une version mensuelle de la pilule contraceptive pourrait avoir un impact formidable sur la santé mondiale.”