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  • BPCO : Gardez votre féminité, préservez vos poumons !

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    Trop souvent considérée comme une maladie d'homme, la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive n'épargne pas le sexe féminin. Bien au contraire, 40 % des malades en France sont des femmes ! Plus sensibles aux méfaits du tabac, elles souffrent même d'une atteinte plus rapide de leur fonction respiratoire. Une nouvelle campagne de sensibilisation tente d'enrayer la progression de ce terrible fléau.

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    Mal connue du grand public, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est en constante augmentation. Elle pourrait devenir la troisième cause de mortalité dès 2020. Cette maladie altère le débit respiratoire, touche aujourd'hui autant de malades que l'asthme et tue plus que les accidents de la route !

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    BPCO : les femmes sous diagnostiquées Malgré ces chiffres, la pathologie reste sous-diagnostiquée. On estime en effet que 2 malades sur 3 s'ignorent (1). Un sous-diagnostic dont pourraient être d'autant plus victimes les femmes, quand on sait que la BPCO est considérée comme une maladie essentiellement masculine. “Dans l'esprit des médecins, la BPCO a l'image d'une maladie réservée aux hommes de plus de 50 ans, fumeurs. Pour les femmes ayant des symptômes équivalents, on pensera davantage à de l'asthme (2). Résultat : face à des symptômes identiques, 75 % des hommes seront diagnostiqués comme atteints d'une BPCO contre 50 % des femmes (3)“ constate le Dr Elisabeth Biron du service de pneumologie de l'hôpital privé Jean Mermoz (Lyon). De plus, les symptômes de la BPCO (toux grasse, crachats et essoufflement), trop souvent banalisés par les fumeurs, sont culturellement tus par les femmes. Par coquetterie, elle ne signalera à son médecin que son essoufflement, d'où un sous-diagnostic conséquent.

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    La femme, une patiente plus sensible La BPCO progresse plus rapidement chez les femmes que chez les hommes (4). Aux Etats-Unis, le nombre de nouveaux cas de BPCO a augmenté de 36 % dans la population féminine entre 1980 et 2000, contre une baisse de 21 % chez les hommes (5). Ce constat peut être mis en parallèle avec la forte augmentation du tabagisme féminin. En France, la proportion de fumeurs réguliers (au moins une cigarette par jour) était, en 1953, de 17 % chez les femmes et de 72 % chez les hommes. Cette proportion est passée en 2007 à 25 % chez les femmes (+ 47 %) et à 34 % (- 53 %) chez les hommes (6). Aujourd'hui, de nombreuses études tendent à prouver que les femmes sont plus sensibles que les hommes aux méfaits du tabac (4) : leurs poumons sont plus fragiles face aux agressions. “Certains travaux comparent l'impact du tabac chez les adolescents, dont l'évolution des poumons n'est pas terminée et montrent que le tabac freine davantage le développement pulmonaire chez les jeunes filles (7). La mesure du souffle chez les filles tabagiques indique des atteintes respiratoires plus importantes que chez les garçons, à tabagisme égal. D'un point vu anatomique, il existe une différence entre les hommes et les femmes. La BPCO atteint d'une part les bronches et d'autre part les alvéoles pulmonaires. Nous savons aujourd'hui que les hommes ont plutôt une atteinte des alvéoles pulmonaires et les femmes une atteinte des bronches“ précise le Dr Camille Taillé, du service de pneumologie de l'hôpital Bichat (Paris). En mai 2009, à l'occasion de l'American Thoracic Society (ATS), les résultats d'une étude menée auprès de 954 patients atteints de BPCO ont démontré que les femmes développent une BPCO plus sévère que les hommes, pour un niveau de tabagisme plus faible (8). Les causes en sont encore inconnues, mais la taille des poumons et un métabolisme différent pourraient en partie l'expliquer.

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    BPCO : Stop aux idées reçues ! La qualité de vie serait également davantage altérée chez les femmes en cas de BPCO, se traduisant par une limitation accrue des activités physiques mais aussi des troubles anxieux plus fréquents, une plus forte tendance à la perte de confiance en soi, voire même à la dépression. Les études montrent ainsi que le retentissement social de la maladie chez la femme est plus important que chez l'homme, avec une tendance plus élevée à l'isolement (2). Pour alerter sur ces dangers et combattre les idées reçues, une nouvelle campagne de sensibilisation parrainée par les laboratoires Astrazeneca est lancée. Dans ce cadre, six femmes pneumologues s'adressent particulièrement aux femmes (9). Dès 40 ans, toute fumeuse devrait consulter son médecin généraliste pour mesurer son souffle. Simple et rapide, le dépistage permet d'enrayer le déclin respiratoire. La meilleure des préventions reste l'abstinence tabagique active et passive dès le plus jeune âge. Cette campagne sera présente plusieurs mois sous forme : - d'affiche dans les salles d'attente des pneumologues et médecins généralistes ; - d'un livret patient sur la BPCO et l'importance du dépistage (téléchargeable sur le site www.astrazeneca.fr) ; - d'une brochure destinée aux médecins concernant les spécificités de la BPCO chez les femmes. Luc Blanchot 1 - Etat des lieux de la BPCO en France en 2005 , Rev Mal Resp 2006 ;23 :8S9-8S12

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    2 - C.Laurin, KL. Lavoie, SL. Bacon, G Dupuis, G Lacoste, A Cartier, M Labrecque : Sex Differences in the Prevalence of Psychiatric Disorders and Psychological Distress in Patients With COPD. Chest 2007;132 148-155

    3 - Chapman KR et al. Gender Bias in the Diagnosis of COPD. Chest 2001;119;1691-1695

    4 - Wen Qi Gan, SF Paul Man, Dirkje S Postma, Patricia Camp, Don D Sin : Female smokers beyond the perimenopausal period are at increased risk of chronic obstructive pulmonary disease: a systematic review and meta-analysis, Respiratory Research 2006, 7:52

    5 - Mannino David M et al. Chronic Obstructive Pulmonary Disease Surveillance. United States, 1971-2000

    6 - “International Tobacco Control“, projet d'évaluation des politiques publiques de lutte antitabac“. Rapport national ITC France. Février 2009.

    7 - Gold DR et al. Effects of cigarette smoking on lung function in adolescent boys and girls. N Engl J Med. 1996 Sep 26;335(13):931-7.

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    8 - Soerheim IC. Et al. Gender differences in COPD - Are women more susceptible to smoking effets ? Abstract présenté lors du congrès de l'American Thoracic Society en mai 2009

    9 - Communiqué d'Astrazeneca - 19 janvier 2010. Les six femmes pneumologues engagées dans cette campagne sont : Pr. Chantal Raherison Service de pneumologie, Hôpital Haut Lévêque (Pessac), Dr Camille Taillé Service de pneumologie, Hôpital Bichat (Paris), Dr Anne Prud'homme Service de pneumologie, Centre Hospitalier de Bigorre (Tarbes), Dr Elisabeth Biron Service de pneumologie, Hôpital privé Jean Mermoz (Lyon), Dr Cécilia Nocent Service de pneumologie, Centre hospitalier de la Côte Basque (Bayonne) et Dr Isabelle Tillie-Leblond Service de pneumologie, Hôpital A Calmette (Lille)


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