"#ÇaVaSaigner” : une journée pour montrer ses règles pour lutter contre la précarité menstruelle
Afin de lutter contre le manque d’accès aux protections hygiéniques pour les plus démunies, le compte Instagram “Ça Va Saigner” appelle toutes les femmes à laisser couler leurs règles et à venir “tacher les rues” de l’Hexagone, le samedi 15 juin.
Pour les femmes qui en ont “marre de saigner et de payer pour ça”, un collectif appelle à la mobilisation le samedi 15 juin à travers le mouvement “Ça Va Saigner”, lancé sur un compte Instagram du même nom. L’objectif ? Lutter contre la précarité menstruelle en invitant les personnes menstruées à ne pas porter de protections hygiéniques pendant une journée.
1,7 millions de Françaises manquent de protections hygiéniques
Le coût des serviettes, tampons et autres coupes menstruelles peut en effet s’avérer être un véritable frein à l’hygiène menstruelle pour les femmes les plus démunies : selon un sondage Ifop pour Dons Solidaires publié en mars dernier, 1,7 millions de Françaises manquent de protections hygiéniques. En leur demandant de laisser couler leur sang pour “tâcher les rues, les bancs et les quartiers de la France”, comme on peut le voir sur les clichés de femmes sur le compte Instagram, le collectif espère attirer l’attention du grand public sur cette problématique.
Mais aussi celle du gouvernement : une pétition, lancée par les initiateurs du mouvement, lui a été adressée, demandant la gratuité des protections périodiques. "Chaque mois, pendant une semaine, nous sommes obligé.e.s de dépenser dans des protections, dans le simple but de continuer à vivre une vie normale socialement parlant. Comment se fait-il que ces besoins pour le moins primaires, ne se trouvent pas gratuits ?”, s’interrogent-ils. Une revendication déjà signée par plus de 90 000 personnes.
Vers la gratuité des produits d’hygiène menstruelle ?
Du côté du pouvoir politique, le cri d’alarme semble avoir déjà été entendu. Le 28 mai dernier, à l’occasion de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, la secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité femmes-hommes Marlène Schiappa a réuni plusieurs ministres, parlementaires, associations et industriels en vue de mener une “expérimentation de la gratuité des protections hygiéniques” dans plusieurs “lieux collectifs”. En décembre 2018, elle avait par ailleurs présenté un amendement au projet de loi de finances 2019 “pour une distribution gratuite de protections hygiéniques aux femmes en situation précaire, en milieu scolaire, dans les hôpitaux et prisons”.
La gratuité va-t-elle donc finir par arriver ? Au vue des initiatives prises à ce sujet, cela semble bien parti pour : en avril 2018, la Mutuelle des Etudiants (LMDE) devenait la première mutuelle à rembourser les protections hygiéniques, via un forfait coûtant entre 20 et 25€ par an.