Cancer du col de l’utérus : après 45 ans, le frottis ce n’est pas fini
A l’occasion de la semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l’utérus, l’Institut national du cancer et le ministère de la Santé lancent une campagne d’information pour rappeler que le frottis reste recommandé tous les 3 ans, même après 45 ans.
Un frottis de dépistage tous les 3 ans, même après 45 ans
Chaque année en France, près de 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués. Ce cancer peut être évité par des moyens de prévention qui sont la vaccination contre les papillomavirus et le frottis (recommandé aux femmes vaccinées ou non entre 25 et 65, tous les trois ans après deux frottis normaux réalisés à un an d’intervalle).
Ces recommandations ne sont pas toujours suivies. Selon une étude réalisée par l’Institut national du cancer (Inca)1, 40 % des Françaises concernées n’ont pas effectué de frottis depuis au moins 4 ans. Un constat qui s’aggrave même passé 45 ans. C’est pourquoi l’Inca et le ministère de la Santé lancent une campagne d’information pour rappeler qu’“après 45 ans, le frottis ce n’est surtout pas fini“.
Un cancer à évolution très lente
Parmi les raisons qui peuvent expliquer ces suivis gynécologiques moins réguliers, l’Inca évoque la ménopause, l’absence de rapports sexuels ou de moyen de contraception. Pourtant, l’évolution du cancer du col de l’utérus étant lente (jusqu’à 15 ans entre l’infection à papillomavirus et l’apparition des premières lésions cancéreuses), il est important de continuer à se faire dépister et donc de réaliser des frottis régulièrement jusqu’à 65 ans.
Où réaliser un frottis de dépistage ?
Le frottis de dépistage peut être réalisé chez un gynécologue. Les femmes de plus de 45 ans étant moins régulières dans leur suivi gynécologique, il est important de rappeler que les médecins généralistes sont aussi habilités à faire des frottis de dépistage. Si votre médecin traitant ne le pratique pas lui-même, il doit être en mesure de vous orienter vers un autre professionnel de santé ou vers une structure pratiquant l’examen (laboratoire d’analyses, centre de santé, etc.). Enfin, les sages-femmes peuvent aussi pratiquer des frottis, avant, pendant et après une grossesse. Le frottis de dépistage est en effet recommandé chez les femmes enceintes qui n’en ont pas eu depuis 2 ou 3 ans.
Violaine Badie
Sources : 1- Analyse des données de l’Échantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB) de l'Assurance maladie, annexe 4 du rapport de l'étude médico-économique relative à la généralisation du dépistage du cancer du col de l'utérus 2- Communiqué de presse de l'Inca 22 janvier 2016