Nouveau coronavirus chinois : des différences avec le SRAS ou Ebola
Le nombre de personnes touchées par le nouveau coronavirus chinois continue d'augmenter avec de plus en plus de pays touchés. Les symptômes et la contamination rappellent à certains des urgences sanitaires mondiales comme le SRAS ou Ebola. La communauté scientifique répond à leurs inquiétudes à partir des quelques premiers résultats d'analyses.
L’inquiétude grimpe à mesure que le nombre de personnes contaminées par le nouveau coronavirus chinois augmente. Baptisé 2019-nCoV, il s’est déclaré d’abord chez 41 personnes dans la ville de Wuhan pour des symptômes plus ou moins bénins aux premiers abords jusqu’à ce que rapidement les premiers décès se déclarent. Aujourd’hui, 830 personnes seraient touchées et 25 en sont décédées et les cas s’étendent même au delà de la Chine. Des malades ont été signalés au Japon, en Corée du Sud, en Thaïlande, en Australie et aux Etats-Unis. Selon Santé Publique France, la plupart des 41 premiers cas recensés à Wuhan travaillaient ou avaient fréquemment visité le Huanan South China Seafood Market, un marché de poisson et de fruits de mer de la ville “où des animaux vivants sont [également] vendus, indiquant une probable contamination d’origine animale”1.
Moins infectieux que que la rougeole et moins mortel qu'Ebola ?
Pour limiter le plus rapidement possible l’expansion du virus et les victimes, les recherches se multiplient afin d’en savoir le plus possible sur le virus. Ce que l’on sait maintenant c’est que les principaux symptômes seraient : de la fièvre, de la toux et un peu de difficultés respiratoires pour la forme légère, mais des complications respiratoires avec syndrome de détresse respiratoire aigüe et pneumopathies sévères se déclarent dans les cas les plus graves.
Le mode de contamination semble être principalement lorsqu’une personne éternue, tousse à proximité d’une autre ou que le malade laisse des germes sur une surface touchée. Beaucoup comparent ce nouveau virus à d’autres épidémies qui se sont multipliées de façon similaire comme le SRAS, un autre virus dont le foyer s’était aussi déclaré en Chine. Il s’agissait d’une sorte de pneumonie sévère qui a fait 774 morts dans le monde en 2002/2003, ou encore à Ebola, voire même la rougeole.
En ce qui concerne le SRAS, le Dr d'Ortenzio, médecin épidémiologiste et coordinateur scientifique à l'Inserm a déclaré à Doctissimo que le tableau clinique semble pareil. Interrogée par le Washington Post, Colleen Kraft, cheffe médicale à la tête de l’Emory University Hospital qui avait participé au traitement du premier cas d’Ebola aux Etats-Unis en 2014 explique, que selon les premières constatations, le 2019-nCoV présente des différences avec Ebola et la rougeole. Il serait moins infectieux que le virus de cette dernière qui peut survivre 2 heures dans l’air après qu’une personne ait éternué ou toussé. Le nouveau coronavirus chinois serait également moins mortel qu’Ebola, dont la transmission se fait moins facilement en revanche, puisqu’il faut entrer en contact directement avec les fluides corporels du malade (sang, salive…). Néanmoins, la spécialiste et l’Organisation Mondiale de la Santé ont déclaré que les premières constatations, à ce stade encore tôt des analyses, pouvaient changer.
Trop tôt pour déclarer l'urgence sanitaire mondiale
Pour l’instant, l’OMS a annoncé jeudi 23 janvier, qu’il n’était pas encore nécessaire de déclarer “une urgence de santé publique de portée internationale” en ajoutant ne pas exclure que cela puisse le devenir.
Jusqu’ici l’urgence mondiale avait été prononcée pour la grippe porcine H1N1, le virus Zika ou la fièvre Ebola, par exemple.
En attendant des mesures nécessaires ont été prises en Chine. En ce qui concerne la France, Agnès Buzyn, la ministre de la santé a déclaré dans une conférence de presse du 21 janvier : “le risque d’introduction en France de cas liés à cet épisode est faible, mais il ne peut pas être exclu” avant d’assurer que les précautions nécessaires ont été mises en place et “le risque d’introduction en France de cas liés à cet épisode est faible, mais il ne peut pas être exclu”.