Cuisiner ou jardiner pourrait réduire le risque de mort précoce
Des chercheurs norvégiens ont observé qu’une activité physique peu intense, mais régulière, était associé à une réduction du risque de mort précoce.
Et si cuisiner, effectuer certaines tâches ménagères, tondre la pelouse ou encore bricoler augmentait l'espérance de vie? C’est en tout cas l’une des conclusions d’une étude sur la sédentarité menée par des chercheurs de l’Ecole norvégienne des sciences du sport. Les scientifiques ont en effet observé que même à des niveaux peu intense, l’activité physique réduisait le risque de mort précoce. Au contraire, une inactivité prolongée augmenterait ce risque. Ces résultats ont été publiés le 21 août dans le British Medical Journal.
Suivis pendant 6 ans
Pour leurs travaux, les chercheurs ont analysé les données de huit études regroupant au total 36 383 adultes âgés de 62 ans en moyenne. La particularité : pour chaque étude l’activité physique n’a pas été déclarée par les participants, comme c’est usuellement le cas, mais a été directement relevée à l’aide d'appareils portables qui en ont évalué la durée et l’intensité. Ces relevés quotidiens ont permis de répartir les participants en 4 groupes, du plus actif au moins actif, mais ont aussi permis de mesurer l’impact des petites tâches du quotidien qu’ils pourraient omettre de déclarer. En moyenne, ils ont été suivis pendant un peu moins de 6 ans.
Une augmentation du risque de 60 à 70%
Au cours de ce suivi, 2 149 participants sont décédés. Soit un peu moins de 6% de l’échantillon. Après ajustement statistique, afin de tenir compte d’autres causes de décès indépendantes, les chercheurs ont constaté que l’activité physique, quelle que soit son intensité, réduisait le risque de mort précoce. Une diminution de 10 à 15% a ainsi été observée à partir de 5 heures d’activité physique légère quotidienne comme la marche lente, certaines tâches ménagères ou arroser son jardin, et 24 minutes par jour d’activités d’intensité modérée telles que la danse, la marche rapide, le jardinage ou le bricolage. En comparant le groupe le plus actif au moins actif, les auteurs ont observé 5 fois moins de décès, qu’ils ont traduit par une réduction du risque de mort précoce compris entre 60 et 70%. Au contraire, ils ont observé qu’être peu mobile pendant au moins 9h30 par jour augmente ce risque.
150 minutes d’activités d’endurance modérée par semaine
Si elle apporte de nouveaux éléments, cette étude n’est pas la première à vanter les bienfaits d’une activité physique régulière pour la santé. Dans ses recommandations mondiales en matière d’activité physique pour la santé, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) préconise pour les adultes âgés de 18 à 64 ans de pratiquer “au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue”. Cette activité doit être pratiquée sur des périodes qui durent au moins 10 minutes. Pour plus de bénéfices pour la santé, l’Organisation conseille aux adultes d’augmenter “la durée de leur activité d’endurance d’intensité modérée de façon à atteindre 300 minutes par semaine ou pratiquer 150 minutes par semaine d’activité d’endurance d’intensité soutenue ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue”.