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  • Des collégiens internautes et heureux

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    On croyait les collégiens déprimés et pessimistes, on les découvre incroyablement positifs ! Une enquête conduite dans 30 collèges parisiens dresse le tableau de la santé de ces jeunes, dont l'hygiène de vie gagnerait tout de même à s'améliorer...

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    Pas moins de 8 000 élèves de 30 collèges parisiens de la 6e à la 3e ont été interrogés dans le cadre du Dispositif informationnel sur les environnements de santé des élèves (Diese). Créé en 2003, ce programme conduit par la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) et l'Académie de Paris permet de mieux connaître les comportements et l'environnement santé de ces jeunes. Autant d'indices qui permettent de mieux les informer.

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    Une alimentation éloignée des recommandations Il n'est pas inutile de rappeler encore l'importance du petit-déjeuner. Manger santé, cela commence dès le matin ! Ce premier repas permet de prévenir de nombreux problèmes et de garder la forme. Mais les jeunes ont en grandissant tendance à l'oublier : 82 % des filles prennent un petit-déjeuner en 6e contre 64 % en 3e ; 87 % des garçons en 6e contre 70 % en 3e. Même s'il est illusoire de croire que ces collégiens vont se mettre à manger 5 fruits et légumes par jour (ils ne font généralement pas les courses et se sentent peu concernés par la prévention de l'athérosclérose ou du diabète...), il est important de répéter la nécessité d'incorporer ces aliments pour un régime équilibré. Un élève sur 4 en 6e et seulement 1 élève sur 7 en 3e respectent cette disposition du Plan National Nutrition Santé.

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    Une activité physique insuffisante, surtout chez les filles Côté sport, les garçons laissent sur place les filles, néanmoins ils sont moins d'1 sur 2 à pratiquer une activité physique suffisante pour leur âge. Seules 16 % des filles (contre 46 % des garçons) pratiquent plus de 3 heures de sport par semaine (hors collège). La conduite de campagne contre la sédentarité (néfaste à tous les âges) apparaît plus que nécessaire.

    Un temps de sommeil trop court Se coucher tard la veille d'une journée de classe est rare en 6e mais c'est devenu la règle en 3e, chez les filles comme chez les garçons ! 40 % des 6e et plus de 80 % des collégiens en classe de 3e se couchent après 22 heures la veille d'un jour de classe. 25 % des filles et 31 % des garçons de 3e disent même se coucher après minuit... Ce manque de sommeil influe sur les capacités cognitives et attentionnelles, comme le démontre le taux significatif de somnolence diurne retrouvé chez les adolescents (7 % des élèves de 3e). Les bienfaits du sommeil réparateur sont donc à rappeler...

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    Des collégiens mordus d'écran Selon l'étude Diese, 45 % des filles et 55 % des garçons de 3e passent plus de 3 heures par jour devant un écran (ordinateur, télévision ou console de jeux). Ce chiffre paraît impressionnant, mais rappelons néanmoins que les Français, tous âges confondus, regardent la télévision plus de 3 heures par jour et font partie des plus gros utilisateurs mondiaux d'internet, avec plus de 32 millions d'internautes (61 % des Français). Sur internet, à la différence de leurs parents, les jeunes privilégient les espaces communautaires : 7 jeunes sur 10 chattent (utilisation d'une messagerie instantanée), 79 % des filles consultent ou écrivent des blogs (48 % des garçons). Par ailleurs, 62 % des garçons jouent en ligne (30 % des filles seulement). La moitié des collégiens parisiens surfent également pour s'informer. Toute la difficulté pour les parents et les enseignants réside dans le dépistage et la prévention de l'addiction à l'écran, aux nouvelles technologies.

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    Une tendance aux addictions à prévenir et prendre en charge La consommation de drogues, licites (alcool, tabac) ou illicites (cannabis), est anecdotique en 6e mais devient relativement importante à la fin du collège. La consommation d'alcool passe ainsi de 4 % à 33 % chez les filles et de 9 % à 30 % chez les garçons. Le tabagisme augmente progressivement au collège, en particulier chez les filles (17 % en 3ème, contre 11 % pour les garçons). Enfin, un élève sur 8 déclare consommer du cannabis en 3e (12 % des filles, 13 % des garçons). Contrairement aux idées reçues, les comportements addictifs sont aussi présents chez les filles que chez les garçons. Ce qui laisse présager la poursuite de l'augmentation des cancers du poumon chez la femme, déjà constatée ces dernières années. Notre société fait partie des nations occidentales les plus consommatrices d'alcool, de tabac et de cannabis, malgré les efforts de prévention régulièrement organisés par les instances gouvernementales. Il est donc nécessaire de poursuivre, voire amplifier, les efforts contre les drogues, à la fois auprès des jeunes et des adultes.

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    Un ennui et une violence subie à ne pas négliger De la 6ème à la troisième, les jeunes subissent, en moyenne, moins de violences mais s'ennuient de plus en plus. Environ un adolescent sur 2 s'ennuie à l'école en 3e, contre seulement 30 % en 6e. 5 % des filles et 18 % des garçons en 6e disent avoir subi des violences au cours des 12 derniers mois. Cette différence s'atténue les années suivantes avec 10 % pour les filles et 12 % pour les garçons en 3e. Au cours des années collège, la violence régresse donc pour les garçons, tandis qu'elle augmente pour les filles. L'ennui à l'école, par contre, augmente uniformément et progressivement, ce qui doit entrer en ligne de compte à l'heure où l'on parle de réforme du collège unique.

    Moins d'1 fille sur 2 satisfaite de son poids en 3ème Le poids, l'apparence physique deviennent des préoccupations à l'adolescence, en particulier chez les filles. En 3e, 61 % des garçons pensent faire “à peu près le bon poids“, contre seulement 48 % des filles (57 % en 6ème). Cette estime de soi est importante à évaluer et à renforcer, que ce soit par les parents, les enseignants ou les soignants, l'adolescence étant l'âge de prédilection de l'installation des troubles du comportement alimentaire (anorexie, boulimie...), troubles notamment marqués par une distorsion majeure de la perception de son corps.

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    Plus de 3 jeunes sur 4 jugent positivement leur vie ! Les participants ont été invités à noter leur vie actuelle de 0 (pire vie possible) à 10 (meilleure vie possible). Résultat : 74 % des filles et 77 % des garçons ont donné une note supérieure à 5. A l'inverse de l'utilisation d'écrans et des comportements addictifs, nous ne sommes pas sûrs que cette vision positive de la vie soit pleinement partagée par les adultes. En ces temps de crise et parfois de stigmatisation de la jeunesse, ces chiffres sont encourageants. A l'inverse, savoir que près d'1 adolescent sur 4 juge négativement sa vie est également inquiétant.

    Mais 30 % des garçons ne parlent à personne de leurs problèmes Mais les jeunes peinent à parler de leurs problèmes. Pour un souci scolaire, 50 % des filles et 46 % des garçons s'adressent à leurs parents, mais sur un sujet plus personnel, c'est le (la) meilleur(e) ami(e) qui est principalement sollicité(e) : 76 % des filles de 3e contre 58 % des garçons. Fait préoccupant, 17 % des filles et 32 % des garçons déclarent ne s'adresser à personne quel que soit le problème auquel ils sont confrontés. Bien que circonscrite à Paris, cette étude permet de mieux cerner les besoins des collégiens. Ce “diagnostic santé“ va servir de référence au Comité d'Education à la Santé et à la Citoyenneté pour fixer des objectifs à ses programmes de prévention et d'éducation. Le dispositif Diese va également être étendu aux lycées parisiens en 2008-2009, ce qui permettra d'évaluer l'évolution des comportements avec l'âge. Il serait également très intéressant d'effectuer cette enquête, facilement reproductible, dans d'autres régions de France, afin d'affiner les actions de sensibilisation et de prévention. Ces dernières ne rendraient bien entendu pas tous les collégiens sportifs et raisonnables sur le plan de l'alimentation, de l'utilisation des outils multimédias ou de drogues, mais pourront peut-être aider les plus fragiles à faire face à leurs problèmes et surtout à les résoudre. Dr Jean-Philippe Rivière - 31 décembre 2008

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    Sources : - Dispositif informationnel sur les environnements de santé des élèves - CPAM et RECTORAT DE Paris - décembre 2008

    - Mediamétrie : L'audience de l'Internet en France en octobre 2008


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