Des femmes accusent l'implant contraceptif Essure® d'être toxique et envisagent de porter plainte contre l'État
Quatre patientes lyonnaises ont lancé un ultimatum à l'Etat afin d'être indemnisées suite aux effets indésirables graves dont elles souffrent toujours et qu'elles estiment être à dûs à la toxicité de l'implant contraceptif définitif Essure®.
Quatre patientes lyonnaises demandent réparation à l’Etat suite aux effets indésirables dont elles ont souffert à cause de l’implant contraceptif Essure®, rapporte FranceInfoTv. En cas de non réponse, elles assurent vouloir porter plainte devant la justice administrative. Une demande a donc été adressée à la Ministre de la Santé pour faire reconnaître un manquement de protection sanitaire vis à vis de la population afin de permettre le dédommagement des victimes qui le souhaitent.
Des particules d'étains nocives diffusé dans les trompes
“Les victimes prouvent aujourd’hui le caractère toxique des implants Essure et elles agissent contre l’Etat car cette toxicité aurait pu et aurait dû être décelée dès avant la mise sur le marché de ces dispositifs”, a déclaré Me Stephen Duval, avocat des quatre patientes, dont les propos sont rapportés par l’Express. Selon ce dernier, les patientes ont fait réaliser, à leurs frais, des analyses “qui prouvent la toxicité des implants”. “C’est vraisemblablement la soudure qui est en cause, elle subit une forte érosion en relâchant dans les trompes des particules nocives au rang desquelles de l’étain”, a détaillé l’avocat.
Certaines des plaignantes ont dû abandonner leurs métiers, une autre souffre de douleurs malgré une ablation de l’utérus.
Ce n’est pas la première fois que des patientes portent plaintes en France. En avril 2019, 70 victimes des implants Essure® ont porté plaintes contre X au tribunal pénal suite à des effets secondaires graves même après explantation dont Me Stephen Duval est également en charge. Les plaintes seraient actuellement entre les mains du pôle santé publique de Paris.
Essure® : l'implant retiré par le laboratoire en 2017
Pour rappel, l’implant contraceptif Essure a été retiré du marché par le laboratoire Bayer en 2017 après une longue polémique débutée en 2014 où de premières patientes ont assigné le fabricant en justice aux Etats-Unis. L’ANSM avait ensuite signalé des cas de douleurs abdominales ou pelviennes, des saignements, des grossesses extra-utérines et des migrations d’implants. A la suite de plusieurs études de surveillance un avertissement a dû être rajouté sur les boîtes. Suite à une pétition en 2017 ayant recueilli plus de 45 000 signatures, un nouvelle ré-évaluation de la balance bénéfice/risque est effectuée mais les experts estimeront pourtant qu’il n’est pas nécessaire de “modifier la réglementation sur le dispositif”. La laboratoire finira finalement par cesser de commercialisation de l’implant après avoir été retiré du marché européen.