Greffe d’un second cœur artificiel Carmat
Huit mois après le décès de Claude Dany, le premier homme à avoir reçu une greffe de cœur artificiel, un second patient a bénéficié de la bioprothèse fabriquée par la société Carmat, apprend-on dans le quotidien Libération. Réalisée dans le plus grand secret au CHU de Nantes, cette intervention n’est cependant pas une surprise dans la mesure où la société Carmat avait fait part, en juillet dernier, de la reprise du recrutement de patients en vue de la poursuite de son programme d’essais.
Coeur Carmat : la reprise des essais était attendue
Première médicale saluée à travers le monde, la greffe du cœur artificiel fabriqué par la société Carmat s’était soldée en janvier 2014 par le décès du patient. On s’en souvient, Claude Dany, âgé de 76 ans et souffrant d’une grave insuffisance cardiaque, avait survécu 75 jours à l’intervention, avant de décéder suite à une défaillance technique de l’appareil. La société, après une communication un peu confuse, avait insisté sur le succès de ce premier essai, en dépit du décès du patient, ce dernier ayant largement dépassé l’objectif de survie initial qui était de 30 jours.
La poursuite du programme, après une suspension de quatre mois, avait été autorisée en juillet dernier par le comité de protection des personnes et le comité de sécurité “si un silence médiatique était observé jusqu’au bout de ces expérimentations“, fait savoir Europe1.fr.
Une deuxième implantation en toute discrétion
Consigne respectée à la lettre : ni le CHU de Nantes, où a été réalisée l’intervention, ni la société Carmat n’ont souhaité communiquer. D’après le quotidien Libération, la greffe de cœur artificiel a été pratiquée par l’équipe du Pr Daniel Duveau, chef honoraire du service de chirurgie thoracique du CHU de Nantes, qui avait assisté à la première opération en décembre 2013 par le Pr Christian Latrémouille au centre hospitalier Georges Pompidou à Paris.
On ne sait rien du patient, mais, si l’on en croit les informations qui avaient été données en juillet par Carmat, il s’agit d’une personne au pronostic vital engagé à brève échéance. Comme dans le premier essai, le principal critère retenu sera la survie à 30 jours.
Un cœur artificiel qui réagit comme un cœur naturel
Le cœur artificiel de CARMAT ® se distingue par son mimétisme avec un cœur naturel. Fruit de plus de 15 ans de recherche, cette prothèse intelligente réagit comme un cœur physiologique : elle se contracte de la même façon ; elle accélère son rythme avec l’effort et le ralentit avec le repos. Du fait de sa taille et de son poids (900 grammes), ce prototype est compatible avec 70% des thorax d'hommes et 25% de ceux des femmes, avaient expliqué des spécialistes lors de l'entrée en Bourse de Carmat en 2010.
Elle offre un espoir nouveau aux patients souffrant d’insuffisance cardiaque terminale dont l’avenir dépend encore de greffons dont le nombre reste insuffisant. Plus de 20 millions de patients sont concernés par cette maladie en Europe et aux États-Unis à ce jour.
Amélie Pelletier
Sources 1. Libération, Un deuxième cœur artificiel a été implanté, 5 septembre 2014. 2. Europe1.fr : Cœur artificiel : une deuxième tentative au CHU de Nantes, 5 septembre 2014.