Hospitalisation pendant les fêtes : Un risque accru de décès et de complications
Ne tombez pas malade pendant les fêtes! Une étude canadienne révèle que les patients hospitalisés autour de Noël ont un risque accru de décès ou de nouvelles hospitalisations. Moindre disponibilité du personnel médical, sous-estimation de la gravité des problèmes à cette période… les chercheurs avancent plusieurs pistes.
Pendant les fêtes, les patients hospitalisés ont un risque accru de décès
La chercheuse canadienne Lauren Lapointe-Shaw a conduit une étude en Ontario sur 670 946 patients (adultes et enfants) admis à l'hôpital en soins intensifs entre 2002 et 2016. Ils ont comparé les patients admis pendant les vacances de fin d’année par rapport à ceux admis en novembre ou plus tard en janvier. La majorité des diagnostics concernaient des maladies circulatoires (16,8 %), digestives (15,7 %) et respiratoires (13,4 %). La durée moyenne de ces séjours à l’hôpital était de 3 jours.
Le Docteur Lapointe-Shaw et ses collègues ont constaté que les patients hospitalisés pendant la période des fêtes avaient un risque accru de décès ou de réadmission hospitalière dans les 7 à 30 jours suivant leur première sortie de l’hôpital. Les chiffres sont alarmants :
- Dans les 7 jours suivant leur sortie, 13,2 % des patients hospitalisés en période des fêtes sont décédés ou ont été à nouveau admis à l'hôpital (contre 11,7 % dans le cas des candidats pris en charge en dehors de la période festive). Les chiffres restent préoccupants 14 jours après leur sortie, 18,6 % versus 17 %.
- Par rapport aux admissions en novembre et janvier, les auteurs ont constaté parmi les 100 000 cas hospitalisés durant les fêtes : 26 décès supplémentaires, ainsi que 188 hospitalisations et 483 consultations en urgence en plus !
Un accès aux soins plus difficile au moment des fêtes
L'étude révèle encore que sur 100 000 participants, près de 3 000 rendez-vous de suivi de moins sont effectués en période des fêtes. Ce manque est particulièrement délétère pour les patients souffrant d’affections cardiaques ou respiratoires sévères.
L’étude explique ces résultats préoccupants par le fait que “la période de fêtes est une période d'accès réduit aux soins en ambulatoire”. En effet, une grande partie du personnel de clinique s’absente entre le 23 décembre et le début du mois de janvier. Par ailleurs, “beaucoup de patients préfèrent eux-mêmes reporter leur visite de contrôle jusqu'à ce que leur médecin habituel soit disponible, ou jusqu'à la fin des festivités”. En outre, “il arrive parfois que l'hôpital réduise l’activité de son dispositif de soins post-hospitaliers au cours des vacances”.
Gare aux excès des fêtes de fin d’année !
L’étude canadienne responsabilise aussi les patients qui perçoivent souvent ces congés et cette ambiance conviviale comme une occasion de mettre de côté les recommandations médicales. Certains excès comme une consommation accrue d'alcool, de sel, de sucre, de matières grasses ou le manque de sommeil peuvent déstabiliser une condition médicale aiguë.
Autant de facteurs qui peuvent avoir une influence négative sur la mortalité et les comorbidités de ces patients "trop festifs".