Les médecins n’incitent pas assez les survivants du cancer à adopter une hygiène de vie saine
Selon une nouvelle étude américaine, médecins traitants, oncologues et spécialistes ne feraient pas assez la promotion d’un mode de vie sain auprès des patients ayant survécu à un cancer, pourtant primordiale pour éviter certaines complications. Parmi les principales raisons invoquées : le manque de temps et de formation, et la crainte de les angoisser davantage.
Après un cancer, l’adoption d’une hygiène de vie saine est d’autant plus importante que les patients sont exposés à davantage de risques, notamment cardiovasculaires à cause des traitements lourds qu’ils ont subis. Pourtant, les professionnels de santé n’en font pas assez la promotion. C’est ce que pointe une récente étude américaine, publiée le 26 août dernier dans la revue médicale CANCER.
Seulement 26,7% des oncologues s’y attellent
Les chercheurs se sont attelés à interroger 30 médecins traitants, 30 oncologues et 31 spécialistes (urologues, gynécologues et dermatologues) suivant les personnes touchées par un cancer de la prostate, du sein ou d’un mélanome. Si 90% du premier groupe affirment encourager au moins quelques patients à suivre des règles d’hygiène de vie comme la perte de poids et le sevrage tabagique, seulement 26,7% des oncologues et 9,7% des spécialistes indiquent faire de même.
Manque de temps, de ressources, et peur d’angoisser
La plupart des médecins interrogés ont exprimé leur crainte d’une mauvaise observance thérapeutique si les patients devaient également se soucier de leur poids. Les oncologues pensent par ailleurs que donner des conseils d’hygiène de vie pourraient les “angoisser” ou les “accabler” davantage. Enfin, ils affirment manquer de temps et de ressources pour pouvoir fournir ces recommandations, bien qu’ils reconnaissent qu’elles soient primordiales.
Un suivi à assurer grâce à des personnes formées
Si les chercheurs expliquent que de plus amples recherches sont nécessaires pour vérifier si ces craintes sont fondées, le docteur Bonnie Spring, co-auteure de l’étude, ajoute que “la promotion d’un mode de vie sain auprès des survivants du cancer devrait être assurée de manière plus efficace par des personnes formées en nutrition, en activité physique et en coaching comportemental dans le cadre d’un programme développé en partenariat avec les oncologues”.