Un implant pour protéger du VIH pendant un an?
A l’occasion de l’International Aids Society, plus gros congrès scientifique sur le sida, le laboratoire Merck & Co. a présenté une nouvelle piste pour la prophylaxie de cette maladie : un implant qui protégerait les personnes exposées pendant un an.
Disponible depuis janvier 2016 en France et intégralement prise en charge par la sécurité sociale, la PrEP, pour prophylaxie pré-exposition, a révolutionné la prévention contre le virus du sida. Ce traitement préventif, indiqué chez les personnes qui présentent un haut risque de contracter le VIH comme les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ou les personnes originaires de régions du monde à forte prévalence, associe deux antirétroviraux, l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil, et nécessite la prise quotidienne d’un comprimé par le patient. Une contrainte dont souhaiterait s'affranchir le laboratoire pharmaceutique Merck & Co., qui travaille sur un implant qui libérerait un nouveau traitement antirétroviral, l’islatravir (ou MK-8591), pendant au moins un an d’après les chercheurs. Ces travaux ont été présentés dans le cadre de l'International Aids Society (IAS), le plus important congrès scientifique sur le sida, qui s’achève aujourd'hui à Mexico.
Un premier essai chez l’homme
Si le projet n’en est encore qu’à ses balbutiements, les premiers tests d'innocuité du dispositif, effectués chez le rongeur et chez 16 volontaires sains exposés au traitement pendant 12 semaines, ont démontré une bonne tolérance ainsi qu’une bonne délivrance de la dose du médicament. Dans des propos rapportés par L’Obs, le président de l’IAS, Anton Pozniak, estime qu’un tel implant "pourrait représenter une solution prometteuse pour ceux qui ont du mal à se conformer à un traitement quotidien". De nouvelles études sont bien évidemment attendues pour confirmer que cet implant peut, non seulement délivrer une dose de médicament sur des périodes plus longues que celle évaluée, mais surtout qu’il est aussi efficace en prophylaxie que le traitement actuel par voie orale. Toujours dans le cadre de la prophylaxie, le laboratoire américain travaille également sur une formulation qui nécessiterait la prise d’un seul comprimé par mois.