Des injections 2 fois par an contre le mauvais cholestérol
Un essai clinique va être mené sur plusieurs patients afin de tester un nouveau traitement pour combattre le mauvais cholestérol avec seulement deux injections par an pour les patients pour lesquels les statines sont difficilement supportables ou inefficaces.
Les statines seront-elles bientôt remplacées par deux injections tous les 6 mois pour réduire efficacement le cholestérol LDL (mauvais cholestérol) ? Après de nombreuses études et plusieurs présentations dans les différents congrès de cardiologie, le Ministère de la Santé anglais vient d’annoncer le lancement d’une étude clinique qui devrait mener à la mise en place du traitement dans le pays en 2021 si les résultats sont concluant.
58% de LDL en moins avec 2 injections par an
Le traitement est un produit appelé inclisiran. Développé par The Medicines Company et Alnylam, il s’agit d’un inhibiteur de PCSK9, la protéine qui régule l’activité des LDL-récepteurs. La mutation de cette protéine est l’une des causes d'hypercholestérolémie familiale. Au printemps 2017, les chercheurs de l’Imperial College à Londres avaient présenté les résultats d’une étude ayant suivi 501 patients avec un taux de LDL supérieur à 0,7g/l avec antécédent cardiovasculaire ou supérieur à 1 g/l sans antécédent ayant subi plusieurs fréquences d'injection afin de déterminer la meilleure. Tous étaient déjà sous statines pour comparer l'efficacité.
Plusieurs autres études ont ensuite été menées pour arriver à un résultat concluant (une baisse de 58% du LDL) avec 2 injections sous-cutanée par an dont les résultats ont été présentés en 2019 à l’American Heart Association.
Un coût élevé
Les anglais lancent donc une étude sur près de 40 000 patients pour lesquels les statines ne s’avèrent pas efficaces. Le traitement est souvent responsable d’effets secondaires et difficilement supportable à haute dose pour certains patients. Si les résultats sont positifs, le gouvernement anglais espère faire approuver l’inclisiran comme traitement pour les patients avec risque d’accident cardiaque majoré par les autorités sanitaire du pays (la NICE et la MHRA) afin de le proposer dans un an et pris en charge par le NHS (système de santé britannique).
En France aucune annonce de ce genre n’a encore été faite. C’est le laboratoire Novartis qui aurait mis la main sur le traitement mais doit faire face commercialement à d’autres traitements du genre comme le Repatha® d'Amgen et le Praluent® de SANOFI qui nécessitent plusieurs injections par mois à l'aide d'un stylo. Ils sont disponibles pour les patients avec maladie cardiovasculaire athéroscléreuse établie, mais le coût du médicament reste cher (583 euros environ pour un remboursement à 65%).