Infections nosocomiales : 14 morts dans le Nord
Quatorze personnes sont mortes dans le Nord-Pas-de-Calais suite à une infection nosocomiale due à une bactérie « clostridium difficile ». Le coupable est plus précisément une souche très virulente baptisée « 027 », apparue pour la première fois en France en cas groupés en 2006, selon un communiqué de l'Institut de Veille sanitaire. Clostridium difficile est responsable de 15 à 25 % des diarrhées survenant après la prise d'antibiotiques (le plus souvent modérées et sans signes généraux) et de plus de 95 % des cas de colites pseudomembraneuses, qui débute par une diarrhée liquide abondante, souvent accompagnée de fièvre et de douleurs abdominales. Les complications les plus redoutées de la colite pseudomembraneuse sont le choc septique et le mégacôlon toxique (dilatation massive du colon) qui peut entraîner une perforation colique et le décès. La mortalité imputable à de telles infections varie de 0,6 à 1,5 % mais peut atteindre 35 à 50 % en cas de complications de colites pseudomembraneuses. Depuis janvier 2006, 227 personnes sont atteintes par le germe dans une quinzaine d'établissements (hôpitaux, maisons de retraite...) de la région Nord-Pas-de-Calais. Les victimes sont en majorité des patients âgés qui ont reçu des antibiotiques et sont en général fragilisés par une pathologie sous-jacente, une insuffisance d'un organe. L'émergence de ces cas dans cette seule région serait due à la proximité de pays déjà concernés par des problèmes similaires (Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne) et au transfert de patients entre établissements de santé. Afin de lutter contre ces infections nosocomiales, les recommandations de signalement, de prévention et de contrôle ont été diffusées et un avis du Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins (CTINILS) devrait prochainement renforcer la sensibilisation des établissements de santé.
Source : Communiqué de l'InVs du 28 août 2006
