Les éthers de glycol en procès
Les effets sur la santé des éthers de glycol sont aucoeur de plusieurs procès lancés par dessalariés exposés à ces solvants toxiques. Cessubstances chimiques présentes dans de nombreux produits(peinture, vernis, cosmétiques, produits d'entretien...) ontété mises au point dans les années 30 ettrès utilisées dans les années 60 parl'industrie chimique. Ils sont répartis en deux groupes : lasérie E et la série P moins toxique. Aujourd'huiinterdite, la première série a desconséquences diverses sur l'appareil reproducteur. Lors desrécentes journées scientifiques de l'Institut deVeille sanitaire, deux études sur l'impact de ces produitsmenées l'une sur des agents de la ville de Paris et l'autresur des agents de la RATP attestaient d'une atteinte de cesproduits sur la qualité du sperme.
Le 3 janvier 2005, Mme Naud assigne son ancien employeur lasociété Sérigraphique Aquitaine Flocage (SAF)pour avoir manipuler dans le cadre de son travail et durant sagrossesse en 1991 des éthers de glycol de la série E.Selon elle, ces produits sont responsables des graves malformationsde sa fille Roxanne née en août 1992. Pour les avocatsde Mme Naud, les employeurs ne pouvaient ignorer lecaractère tératogène (toxiques pour l'embryon)de ces produits, connus depuis la fin des années 1970.
L'association des victimes des éthers de glycol (Aveg)aurait déjà répertorié plus de 80victimes. Les éthers de glycol font partie des milliers desubstances chimiques pour lesquelles aucune évaluationcomplète des risques n'est obligatoire avant leur mise surleur marché. Le programme européen Reachprévoit de demander aux entreprises l'évaluation desrisques des 10 000 produits industriels qu'elles utilisent. Maisface à la pression de ces industries, rien n'est encoregaranti. Résultat : certains de ces produits toxiques sontencore utilisés et produits en Europe, au Japon et auxEtats-Unis malgré leur toxicité prouvée...Retard des pouvoirs publics, pression des industriels,conséquences sanitaires... Ce dossier n'est pas sansrappeler celui de l'amiante.
Source : Communiqué de l'Aveg, de la Fnath