Maladie de la vache folle : certains examens médicaux sont-ils à risque ?
Un chercheur anglo-saxon vient de mettre au point un nouveau test de dépistage du prion (agent responsable chez l’homme de la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeld-Jakob). Cette technique devrait permettre de mieux connaître les risques de transmission et d’évaluer notamment les contaminationséventuelles lors d’examens médicaux ou via desinstruments chirurgicaux.
Testant différents échantillons provenant de patients décédés de la forme humaine de la maladie dela vache folle, il a réussi à mettre enévidence le prion à des concentrations 10 000 foisplus faibles que dans le cerveau. Outre le cerveau et les amygdales(connus pour présenter de grandes concentrationsd’agents infectieux), il a alors examiné différents tissus afin de corréler la présence de prion à des risques de contaminations possibles lors de certains examens médicaux. Résultat : il n’a pas trouvé de traces du priondans le sang, ce qui pourrait indiquer l’absence de risque decontamination par transfusion. Par contre, le test a mis enévidence des prions au niveau de l’œil, du nerfoptique et de la rétine. Selon le scientifique, un risque detransmission par les instruments de chirurgie ophtalmiquen’est donc pas à exclure. Il a égalementtrouvé de faibles concentrations dans le rectum :d’après lui, il est nécessaire de poursuivrel’évaluation des tissus gastro-intestinaux et rectaux,afin d’estimer entre-autres le risque de transmission par lesappareils de biopsie. Pour l’instant, il convient néanmoins de prendre cespremiers résultats avec circonspection. En effet, lasensibilité exacte de ce nouveau test n’est pas connueet il peut laisser passer des quantités nonnégligeables de prions. De plus, les études de tissusdoivent être menées sur un plus grand nombred’échantillons pour être réellementconcluantes. Enfin, on peut noter que depuis le 18 juin, l’Agence française de sécurité sanitaire desproduits de santé (AFSSAPS) avait pris les devants en interdisant la réutilisation des pinces à biopsie endoscopique digestive. Source : Lancet 2001; vol. 358: p. 171-180.