Maladies cardiovasculaires : 34% des Français ne les considèrent pas comme des maladies chroniques
A l’occasion de la journée internationale de sensibilisation aux cardiopathies congénitales, une étude alerte sur la mauvaise perception des patients quant à la gravité de leur affection et l’importance de leur prise en charge.
La journée du 14 février ne marque pas seulement l’amour en couple : elle invite également à se préoccuper de la santé de notre cœur, et plus particulièrement à sensibiliser la population aux cardiopathies congénitales. Si ces malformations du cœur et des vaisseaux peuvent entraîner de graves accidents cardiovasculaires, une étude révèle qu’elles ne sont pas assez prises au sérieux par les personnes qui en souffrent…
13% des patients Français voient leur infarctus comme un “événement exceptionnel”
L’enquête, réalisée pour le leader mondial des biotechnologies Amgen, a été menée auprès de 3236 survivants d’un infarctus dans 13 pays, dont 253 Français. Premier constat : “environ un tiers des patients ayant déjà subi ce type d’accident (40% dans le monde et 34% en France) ne considère pas les maladies cardiovasculaires comme des maladies chroniques nécessitant des soins de longue durée”, explique le communiqué. Parmi les Français, 13% voient même leur crise cardiaque comme un “événement exceptionnel”, qui “ne nécessite pas de changements de mode de vie”.
Méconnaissance des facteurs de risque
Or, après un infarctus, les risques de récidive sont élevés. D’autant plus lorsque le patient ne suit pas de séances de réadaptation cardiaque - 38% des patients Français - ou qu’il ne consulte pas davantage les professionnels de santé post épisode cardiaque - 46%.
Négliger ses facteurs de risque modifiables entre aussi en jeu, tels que le tabagisme, l’hypertension artérielle ou encore l’hypercholestérolémie. D’ailleurs, 89% des Français sondés ne considèrent pas le cholestérol LDL (le “mauvais” cholestérol) comme “l'un des facteurs de risque les plus importants associés à un nouvel accident cardiovasculaire”. Et ils sont 68% à ne pas considérer l’hypercholestérolémie comme “un état nécessitant une prise en charge et des soins sur le long terme”. Seuls 47% prennent des statines visant à réduire le taux de cholestérol, contre 83% dans le monde. Enfin, plus d’un tiers des Français affirment ne pas connaître leur taux actuel de cholestérol.
Inciter les patients à “agir”
Ainsi, aujourd’hui dans l’Hexagone, “70% des patients ayant une maladie coronaire n’atteignent pas les objectifs de réduction du taux de cholestérol”, alerte Philippe Thébault, président de l’association de patients Alliance du Cœur mobilisée aux côtés d’Amgen pour sensibiliser aux risques cardiovasculaires. Ironie du sort : 81% d’entre eux estiment être “suffisamment bien informés et accompagnés pour changer leurs habitudes de vie post épisode cardiaque”.
“Nous nous mobilisons afin d’inciter les patients à mieux connaître leur taux de LDL-cholestérol et pour leur donner les moyens de comprendre comment agir sur les facteurs qui leur permettront de prévenir d’éventuels événements cardiovasculaires graves”, explique Philippe Thébault.
“Améliorer la prise en charge de ces patients et les intégrer dans un parcours de soins relève d’un véritable enjeu de santé publique”, conclut le communiqué, les maladies cardiovasculaires étant la deuxième cause de mortalité en France après les cancers.