Mélanome : bientôt un vaccin personnalisé ?
Des chercheurs américains ont mis au point le NeoVax, un vaccin qui, en ciblant les protéines mutantes des tumeurs de la peau des patients, induit une réponse immunitaire permettant de les neutraliser sur le long terme.
Et s’il était bientôt possible de traiter le mélanome, le plus grave des cancers de la peau, à l’aide d’un vaccin adapté à chaque patient ? C’est du moins ce que des chercheurs américains tentent de faire en développant le NeoVax, dont les résultats de l’essai clinique ont été publiés le 21 janvier 2021 dans la revue Nature Medicine.
Pas de récidive chez 6 patients sur 8
L’étude a été menée auprès de 8 patients souffrant d’un mélanome de stade 3 ou de stade 4 et ayant subi une chirurgie pour retirer la tumeur. Ces patients, à haut risque de récidive, ont reçu une injection de NeoVax. Le but était d’évaluer les effets à long terme du vaccin.
Résultat : quatre ans après l’injection, tous les patients ont survécu et six d’entre eux n’ont pas eu de récidive. NeoVax fonctionne en ciblant jusqu’à 20 néoantigènes pour chaque patient. Comme l’explique le Site de Recherche Intégrée sur le Cancer (SIRIC), les néoantigènes sont des “protéines mutantes spécifiques de la tumeur”. Le vaccin contient des parties de ces protéines que l’on appelle des épitopes. Ces derniers permettent de déclencher une réponse immunitaire qui épargne les cellules saines de cette attaque.
Une réponse immunitaire persistante
Pour fabriquer le NeoVax, les chercheurs analysent la séquence d’ADN dans la tumeur d’un patient pour identifier les épitopes clés. Lorsqu’ils sont injectés, les cellules T, ou lymphocytes T, attaquent spécifiquement les néoantigènes afin de détruire les cellules cancéreuses.
Les auteurs de l’étude ont pu observer non seulement que la réponse immunitaire persistait parce que les cellules T se souvenaient de leurs cibles, mais aussi qu’elle s’amplifiait en reconnaissant d’autres épitopes qui n’étaient pas inclus dans le vaccin. “Les vaccins à base de néoantigènes induisent par conséquent des réponses de cellules T qui persistent au fil des années et élargissent le spectre de la cytotoxicité spécifique d’une tumeur chez les patients atteints d’un mélanome”, concluent-ils.