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  • Moins de suicides quand les boîtes de paracétamol sont petites

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    AFP/Relaxnews Agence de Presse

    paracétamol

    En Grande-Bretagne, la réduction de la taille des boîtes de paracétamol a permis de diminuer le nombre de personnes qui se suicident en prenant une dose massive de cet antidouleur.

    Depuis septembre 1998, une nouvelle législation a obligé, au Royaume-Uni, à réduire le nombre de doses dans chaque boîte de paracétamol (32 comprimés ou sachets maximum pour les boîtes vendues en pharmacie et 16 pour celles vendues en parapharmacie). “Cette mesure a été introduite en raison du nombre important d'overdoses par paracétamol et du nombre grandissant de morts et de greffes de foie consécutifs à un empoisonnement au paracétamol“, explique dans cet article des spécialistes du suicide à l'Université d'Oxford.

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    En cas de surdosage, le paracétamol -le médicament antidouleur le plus vendu- est très toxique pour le foie. Il peut entraîner la mort ou obliger à une transplantation hépatique. La dose maximale pour un adulte est de 3 (voire 4) grammes par jour. L'étude conduite à partir des données sur les causes des décès en Angleterre et au Pays de Galles, montre que la mesure de 1998 a permis une “réduction significative“ des décès, intentionnels et aussi accidentels, par empoisonnement au paracétamol.

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    Sur 11 ans, de 1998 à 2009, le nombre de suicides (ou morts sans que l'intention suicidaire ait été clairement établie) par overdose de paracétamol a diminué de 43%, ce qui s'est traduit par 765 morts en moins (un total de 990 morts en moins si on ajoute les décès classés comme “accidents“).

    Les chercheurs ont aussi trouvé sur la même période une “réduction significative“ du nombre des greffes de foie rendues nécessaires par une intoxication au paracétamol, en Angleterre et au Pays de Galles.

    L'auteur principal de l'article, le psychiatre Keith Hawton, directeur du Centre pour la recherche sur le suicide (Université d'Oxford) estime que “malgré les bénéfices apparents de la législation de 1998, il continue d'y avoir un nombre considérable de morts chaque année par empoisonnement au paracétamol, en moyenne 121“. “De nouvelles mesures pourraient être nécessaires“, juge le Pr Hawton qui suggère des boîtes encore plus petites ou bien une réduction de la concentration en paracétamol des comprimés ou sachets (de 500 mg à 325 mg comme c'est le cas aux États-Unis).

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    Une étude française (Entretiens de Bichat 2012) sur 249 tentatives de suicide chez des enfants et adolescents entre 2007 et 2010 indiquait que près de 90% des tentatives étaient par “intoxications médicamenteuses“. L'auteur de l'étude, Coline Stordeur, y soulignait que le paracétamol était de loin le premier médicament utilisé dans ces tentatives (39,5% des cas). D'autres chiffres indiquent que les intoxications au paracétamol sont responsables d'une part importante des greffes de foie pour hépatite aiguë en France.

    Utilisés dans le traitement des douleurs courantes, les médicaments antidouleur sont dans la plupart des armoires à pharmacie. Le risque de complications rénales et hépatiques est augmenté en cas de passif de saignements de l'estomac ou de problèmes rénaux ; d'une atteinte hépatique ; de dénutrition ; de la prise de diurétiques ; d'une consommation excessive d'alcool et de la prise de médicaments capables d'augmenter la toxicité des antidouleurs (stéroïdiens,fluidifiants sanguins, etc.).

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    AFP/Relaxnews

    Source : Long term effect of reduced pack sizes of paracetamol on poisoning deaths and liver transplant activity in England and Wales: interrupted time series analyses - BMJ 2013;346:f403 (étude accessible en ligne)


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