Le suicide : causes, prévention et prise en charge
La France possède l'un des taux de suicide les plus importants d'Europe, avec environ 9 000 suicides chaque année. Qui sont les personnes les plus touchées ? Quelle prise en charge en cas de crise suicidaire ou après une tentative ? Doctissimo fait le point.
Le suicide : définition et chiffres
Le suicide est, selon la définition de l'OMS, l'acte volontaire de mettre fin à ses jours. Le suicide peut se réaliser par arme à feu, pendaison, prise excessive de médicaments mais aussi l'arrêt d'un traitement nécessaire au maintien de la vie.
L'envie d'en finir n'arrive pas seule. Elle succède à une crise psychologique, appelée crise suicidaire, dans laquelle la personne n’a plus accès aux ressources nécessaires pour faire face à son mal-être.
Une personne se suicide toutes les 40 secondes dans le monde, ce qui représente environ 800 000 personnes1 décédées chaque année.
En France, les derniers chiffres publiés par l'Inserm2 dénombrent 10 334 suicides en 2010. Selon Santé publique France3, il y a environ 9 000 décès par suicide chaque année dans l'hexagone ; l'un des taux les plus importants d'Europe.
Qui sont les personnes les plus touchées ?
Tout le monde peut être sujet à des pensées suicidaires ou une crise suicidaire. Le pays d'origine, l'âge ou la catégorie socio-professionnelle ne constituent pas des facteurs de risque, même si la classe d'âge la plus touchée est celle des hommes entre 40 et 60 ans.
Un adolescent français sur 12 fait une tentative de suicide avant ses 25 ans3. Quant aux personnes âgées, sur l'année 2010, 28% des suicides concernaient des seniors âgés de 65 ans et plus4.
Y a-t-il des facteurs déclenchants ?
Le suicide s'inscrit dans un contexte de vulnérabilité. Il peut faire suite à :
- Une dépression : près de 70 % des personnes qui décèdent par suicide souffraient d’une dépression5 ;
- Une addiction (alcool, drogues, médicaments...) ;
- Des problèmes familiaux ;
- Des problèmes au travail ;
- Des soucis financiers ;
- Des évènements douloureux comme une rupture, un divorce, un deuil ;
- Des violences psychologiques et/ou physiques.
Le suicide est également très présent chez les personnes atteintes de troubles psychiatriques comme la schizophrénie, les troubles anxieux ou les troubles de la personnalité.
Reconnaître les signes
La crise suicidaire se repère par l'entourage, les collègues, le personnel scolaire et/ou ou médical par les trois signes suivants :
- La présence d'idées suicidaires (mots, allusions et actes de mise en danger) ;
- La projection lors de laquelle la personne suicidaire peut préparer ses obsèques, se séparer d'objets précieux ou encore acheter l'arme qui permettra le passage à l'acte ;
- Des changements d'humeur inhabituels (colère, angoisse, tristesse, crise de larmes) avec pour conséquences des troubles du sommeil, prise d'alcool ou encore perte d'appétit.
Dans certains cas, aucun de ces signes n'apparait, et ce malgré la présence d'une crise suicidaire. Il s'agit d'un syndrome de faux calme où le patient est soulagé à l'idée de commettre un suicide. Il est donc difficile pour ses proches de savoir qu'il va passer à l'acte.
Suicide : quelle prise en charge ?
Avant passage à l'acte
Tout repose sur la communication entre les proches et la personne en souffrance, ainsi que sur la prise en charge urgente par le médecin généraliste et un psychiatre à l'aise avec le sujet de préférence.
La présence de l'entourage pendant les traitements est très importante, sauf si elle représente une source d'angoisse ou d'envie de passer à l'acte (environnement toxique, contexte familial conflictuel, travail oppressant etc.).
Après une tentative de suicide
L'intervention de professionnels de santé est primordiale. La prise en charge est pluridisciplinaire :
- Le médecin généraliste ;
- Le psychologue ou psychiatre spécialisé ;
- Les infirmiers.
Après une première prise en charge, l'hospitalisation peut être préconisée afin de détecter une éventuelle maladie psychiatrique, d'éviter une récidive, éloigner la personne d'un environnement toxique. Elle peut également être mise en place si le suivi ambulatoire est impossible ou que le sujet le demande.
La présence de l'entourage est là aussi primordiale. Famille et amis sont encouragés à veiller sur la personne afin d'éviter la récidive, restaurer le lien affectif et l'aider à rompre de l'isolement.
Il ne faut pas culpabiliser la personne qui a tenté de mettre fin à ses jours ou se mettre en colère. Le sujet n'a pas commis l'acte pour faire du mal à ses proches, mais parce qu'il a pensé que ce serait la seule solution pour mettre un terme à son mal-être.