Une étudiante meurt d’une otite malgré deux passages aux Urgences
Léana Bonilla Cruz, 19 ans, est décédée le 23 février dernier d’une complication rare de l’otite. Elle s’était pourtant rendue deux fois aux Urgences de l’hôpital Edouard-Herriot à Lyon sans qu’on décèle quelque chose de grave. Sa mère a porté plainte contre l’établissement pour homicide involontaire. Le chef des Urgences assure que la jeune fille a bénéficié d’une prise en charge normale.
L’étudiante nicaraguayenne a succombé à une hypertension intra crânienne provoquée par un abcès cérébral, une complication rare de l’otite.
La situation empire malgré le traitement antibiotique
Elle s’était rendue une première fois aux Urgences de l’hôpital Edouard-Herriot le 9 février dernier pour des douleurs intenses à l’oreille. Pour les médecins qui la prennent en charge, il s’agit d’une otite classique, rien de grave. Léana repart avec un traitement antibiotique et des antalgiques. Trois jours plus tard, elle y retourne, accompagnée de plusieurs amis. Les douleurs persistent et s’accompagnent de vomissements. Après 8 heures d’attente, la jeune étudiante repart avec un nouveau traitement antibiotique. Là encore, les médecins ne suspectent rien de grave.
Des symptômes caractéristiques d'une complication
Le 21 février, Léana est transportée aux Urgences dans un état critique. Elle décédera deux jours plus tard, victime d’une complication rare de l’otite. Chez elle, l’infection ne s’était pas limitée uniquement à l’oreille, elle avait atteint le cerveau et provoqué un abcès. Ce dernier a engendré une hypertension intra crânienne qui lui a été fatale. Pour Carolina Cruz, mère de la défunte, les médecins "n’ont pas pris le temps de diagnostiquer correctement" le mal dont souffrait sa fille. Cette dernière présentait pourtant tous les symptômes d’une complication de l’otite : maux de tête violents, vomissements et écoulement de l’oreille. Elle a décidé de porter plainte pour homicide involontaire. Pour le chef des Urgences, le Pr Karim Tazarourte, il n’y a pas eu de faille dans la prise en charge de la patiente. Il estime que les traitements prescrits étaient adaptés. Une IRM ou un scanner cérébral aurait permis de détecter l’abcès. Mais ce genre d’examen n’est pas systématique chez les patients souffrant d’une otite.
Les complications de l'otite
Les complications de l’otite moyenne aiguë purulente sont rares mais potentiellement mortelles si elles ne sont pas traitées à temps. Elle peut donner lieu à :
- une méningite ;
- une mastodoïte (infection de la mastoïde, os situé à l’arrière de l’oreille) ;
- une paralysie faciale par atteinte du nerf lorsqu’il traverse la région de l’oreille.