Maladie de Lyme : des patients assignent en justice des laboratoires
Le laboratoire BioMérieux et d’autres laboratoires ont été assignés devant le tribunal de grande instance de Paris par 45 patients atteints de la maladie de Lyme. Ces derniers dénoncent "l’absence de fiabilité des tests sérodiagnostics" des fabricants pour détecter la maladie.
En mai 2016, soixante-dix patients souffrant de la maladie de Lyme annonçaient vouloir porter plainte contre plusieurs laboratoires qui commercialisent les tests de diagnostic biologiques de la maladie, jugés inefficaces. Lundi 17 octobre 2016, le laboratoire BioMérieux, fabricant du test Elisa, principal test de dépistage de la maladie de Lyme, a annoncé avoir été assigné en justice par 45 patients. Ils demandent la réparation d’un préjudice d’anxiété qui serait "généré par l’absence de fiabilité des tests sérodiagnostics" de la maladie de Lyme, indique BioMérieux dans un communiqué.
"Une première vague de recours qui en annonce d’autres"
Regroupés au sein du Lymaction, ces patients sont défendus par les avocats Catherine Faivre et Julien Foyray qui ont annoncé le 18 octobre 2016 lancer une "première vague de recours qui en annonce évidemment d’autres". Le Lymaction regroupe aujourd’hui un demi-millier de plaignants. Selon Me Julien Fourey et Me Catherine Faivre, le test Elisa ne détecterait "que 30% des cas". Or, la maladie de Lyme, transmise par les piqûres de tique, peut provoquer des séquelles graves (neurologiques ou articulaires) si elle n’est pas détectée rapidement.
Mis sur le banc des accusés, le laboratoire BioMérieux affirme que ses tests "ont toujours été et sont aujourd’hui conformes aux réglementations européenne et américaine". Il considère également "n’avoir commis aucune faute et s’opposera aux demandes de l’assignation que la Société estime infondée en l’état des éléments disponibles".
Maladie de Lyme : l’Etat devra rendre des comptes
Le Lymaction accuse aussi les autorités sanitaires, l’Etat et la ministre de la Santé de ne pas agir face à cette situation. En effet, l’Etat ne reconnait pas le manque de fiabilité des tests et n’a toujours pas classé Lyme comme maladie officielle. Conséquence, les soins liés à la maladie ne sont pas remboursés.
Par ailleurs, les plaignants "n’entendent pas se satisfaire de l’effet d’annonce de Marisol Touraine et de son Plan", explique l’association Lyme Sans Frontières. Le gouvernement a dévoilé jeudi 29 septembre 2016 son plan national pour "améliorer" le diagnostic et la prise en charge de la maladie de Lyme. Ce plan comprend notamment le développement de nouveaux tests de diagnostic, une meilleure formation des médecins ou encore une information du public des dangers liés aux tiques.