5 millions d’euros débloqués pour lutter contre la précarité menstruelle
Dans un communiqué, le Gouvernement annonce “porter à 5 millions d’euros le budget consacré à la lutte contre la précarité menstruelle en 2021”. Une aide financière destinée aux près de 1,7 million de Françaises concernées par cette précarité.
5 millions d’euros. C’est le montant du budget consacré à la lutte contre la précarité menstruelle en 2021, comme l’ont annoncé dans un communiqué du 15 décembre 2020, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, et Élisabeth Moreno, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances.
“4 millions d’euros nouveaux seront ainsi consacrés à cette politique publique qui s’ajoutent au million d’euros voté au budget en 2020 et pérennisé, peut-on lire dans le document. En 2021, ce sont donc 5 millions d’euros qui développeront ainsi les dispositifs mis en place en 2020 à l’attention des femmes incarcérées ainsi que des femmes et des filles en situation de précarité et de très grande précarité comme les femmes sans-abris ou dans les collèges et les lycées en éducation prioritaire. Ce changement d’échelle sera pérennisé dans le budget des ministères sociaux pour les années à venir.”
Une aide financière pour continuer les actions menées en 2020
Selon le ministère de la Santé, la précarité menstruelle concerne entre 1,5 et 2 millions de femmes, mais l’association Règles élémentaires estime qu’il s’agit plutôt de 1,7 million de Françaises.
Comme le rappellent les deux politiques, des expérimentations ont été menées en 2020 auprès des femmes et des filles en situation de précarité :
- “L’académie de Lille qui a mis à disposition gratuitement des protections périodiques à destination de filles d’établissements du second degré, de plus de 40 collèges et lycées relevant de l’éducation prioritaire ;
- Le renforcement des actions au sein des maraudes et des accueils de jour auprès de femmes hébergées ou à la rue, réalisées par l’Armée du Salut et la Croix-Rouge française ;
- La vente à prix symbolique, de produits d’hygiène féminine dans les épiceries solidaires réalisée par la Fédération française des banques alimentaires (FFBA) et l’Association nationale de développement des épiceries solidaires (ANDES) ;
- Le soutien des actions de collecte auprès du grand public et auprès de fabricants, réalisées par l’Agence du don en nature et par Dons solidaires, afin d’assurer des distributions gratuites à des associations partenaires dès la fin de l’année 2020 ;
- La distribution gratuite de protections périodiques, mais aussi la diversification de la gamme qui leur est proposée à l’achat, ainsi qu’un accompagnement à l’hygiène menstruelle.”
Cette annonce intervient quelques semaines après le vote en Ecosse qui vise à rendre accessible gratuitement les protections hygiéniques à toutes les femmes du pays, en les proposant notamment dans les écoles, lycées et universités ainsi que les organismes publics.
“Le tabou qui entoure la précarité menstruelle doit être combattu. De nombreuses initiatives, conduites par des associations, des collectivités et surtout par la mobilisation de la jeunesse, ont mis la lumière sur cette réalité qui frappe de trop nombreuses femmes dans notre pays, remarque Élisabeth Moreno. Aider ces femmes et ces filles en situation de précarité à recouvrer leur dignité et à préserver leur santé constitue dès lors une question de solidarité et de justice sociale. Nous sommes déterminés à poursuivre et renforcer les actions engagées pour que chaque femme et chaque fille en situation de précarité puissent avoir accès aux protections périodiques”.