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  • TMS : la nouvelle épidémie

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    Tendinites des épaules, syndrome du canal carpien, maladies du coude... Une épidémie silencieuse frappe les articulations des Français. Les troubles musculo-squelettiques représentent le premier problème de santé au travail. Selon une récente enquête, près d'un salarié sur dix serait victime de douleurs quotidiennes.

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    “Bombe à retardement“, “nouvelle épidémie“... L'explosion des troubles musculo-squelettiques, plus connus sous l'abréviation TMS, devient une des questions les plus préoccupantes en santé du travail. Réunis le 15 novembre 2005 au Ministère de la santé, des experts plaident pour une meilleure prévention de ces maladies.

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    Un phénomène en explosion Sous le terme générique de “TMS“ se cachent une quinzaine de maladies reconnues comme des maladies professionnelles. Mais la définition même de ces troubles reste malaisée tant elle est vaste et recouvre des affections de l'épaule, du coude, du poignet, de la main et des doigts, mais aussi du genou, de la cheville et du pied... Malgré cela, leur explosion depuis les dernières décennies dans tous les pays industrialisés est aujourd'hui une certitude. Ce sont plus particulièrement les atteintes des membres supérieurs qui ont augmenté, rien ne prouve en effet que les lombalgies sont plus fréquentes aujourd'hui. Actuellement, les TMS du membre supérieur représentent deux tiers du total des maladies professionnelles indemnisées. Le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH)* permet de mieux appréhender ce phénomène en France. En dépit de la sous-déclaration, ces données témoignent du fait qu'il s'agit bien là du premier problème de santé au travail en France. Un problème d'autant plus préoccupant qu'il continue à prendre de l'ampleur. Près de 24 000 cas de TMS ont été indemnisés en 2003 contre 2 602 en 1992 (soit presque 10 fois moins) ! La prise en charge de ces maladies professionnelles représente 541 millions d'euros en 2003 et plus de 689 millions d'euros si les lombalgies sont prises en compte !

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    Des douleurs quotidiennes pour près d'un salarié sur dix... Le réseau pilote mis en place dans les Pays de Loire avec l'appui de 80 médecins du travail permet d'avoir une idée plus précise de ces TMS en France. Et les chiffres obtenus à partir des déclarations de près de 2 700 salariés sont étonnants : - Au cours de l'an passé, plus de la moitié des salariés a souffert de douleurs ou de gêne dans les membres supérieurs, principalement au niveau du cou et des épaules. Pour près d'un salarié sur treize (7 %), les symptômes étaient quotidiens ; - Un TMS a été diagnostiqué chez 15 % des femmes et 11 % des hommes. Les tendinites de l'épaule sont les plus fréquentes devant le syndrome du canal carpien et l'épicondylite (causant des douleurs au niveau du coude) ; - Enfin, la fréquence des TMS augmente avec l'âge et les secteurs d'activité les plus touchés sont les secteurs industriels (automobile, agroalimentaire...), l'agriculture et l'administration. Les ouvriers non qualifiés sont les touchés. Outre des origines mécaniques, des facteurs psycho-sociaux comme une fragilité psychologique ou un isolement social pourraient contribuer à pérenniser ces troubles. Des chiffres qui témoignent de l'ampleur du phénomène, d'autant plus que les auteurs de ces études insistent sur leur sous-déclarations. Trop peu de médecins déclarent encore les maladies à caractère professionnel...

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    Une nécessaire amélioration des conditions de travail Pourquoi assiste-t-on à une explosion des TMS ? Plus qu'une meilleure déclaration de ces maladies, l'origine de ce phénomène est avant-tout liée à une dégradation des conditions de travail avec une augmentation des rythmes de travail, de la pression, du travail segmenté (impliquant des tâches répétitives) et une réduction des temps de pause... Face à cette situation délétère, les auteurs estiment qu'il est urgent de “mettre en place une politique de prévention précoce des TMS dans les entreprises pour réduire l'exposition au risque, mais aussi de constituer des réseaux pluridisciplinaires de prévention afin d'améliorer la prise en charge médico-psychosociale pour garantir le maintien et/ou le retour au travail des salariés souffrant de TMS“. Une telle démarche nécessite “une approche globale de la prévention des TMS dans les entreprises et nécessite une forte mobilisation de l'ensemble des acteurs de la prévention des risques professionnels (entreprises, partenaires sociaux, pouvoirs publics)“. Prochaine étape, le réseau de surveillance de ces TMS devrait devenir national dès l'an prochain. C'est l'une des priorités du plan Santé au Travail (2005-2009) du ministère de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale qui vise notamment à réduire de 20 % à l'horizon 2009 le nombre de TMS déclarés. David Bême * BEH n°44-45 (15 novembre 2005)

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