L’UFC-Que Choisir alerte sur les soins déprogrammés pendant le confinement
L’association de consommateurs a réalisé une enquête qui montre que moins de 20% des rendez-vous médicaux chez des spécialistes ou en milieu hospitalier prévus entre le 17 mars et le 11 mai ont été reprogrammés à la fin du confinement. Elle appelle les pouvoirs publics à “organiser sans délai une parfaite coordination de tous les acteurs afin d’accélérer le retour à la normale”.
L’UFC-Que Choisir craint un “interminable embouteillage de patients”, aux conséquences sanitaires désastreuses. Dans un communiqué paru le 7 juillet, l’association de consommateurs fait part de son inquiétude quant aux nombreux soins qui ont été déprogrammés pendant le confinement, et dont une part encore trop peu importante a pu être reprogrammée après le 11 mai.
Seulement 12 % des opérations et traitements en milieu hospitalier reprogrammés
Une enquête en ligne a été réalisée auprès de 4654 personnes, entre le 3 et le 12 juin 2020. Conformément à l’appel du gouvernement à la “déprogrammation de toutes les activités chirurgicales et médicales non urgentes”, 74 % des rendez-vous prévus entre le 17 mars et le 11 mai ont été annulés par les professionnels de santé. Seuls 13 % des patients ont pu avoir un contact direct avec leur chirurgien, “pourtant le mieux à même de les informer sur les conséquences médicales de ce report”, note l’association. Quant aux personnes estimant “avoir besoin d’un rendez-vous auprès d’un spécialiste sans pouvoir attendre la fin du confinement”, elles sont 40 % à être restées “sans solution”.
Au final, au moment de l’enquête, “seuls 20 % des rendez-vous chez des spécialistes annulés pendant la période de confinement avaient été reprogrammés”. Un taux qui tombe à seulement 12% pour les opérations et traitements en milieu hospitalier. “Si des rendez-vous ont depuis été organisés, difficile d’entrevoir une résorption rapide des soins en attente, alors que les établissements de santé doivent en plus faire face au flux constant de nouveaux patients. Cet afflux est d’autant plus difficile à gérer que les règles d’hygiène drastiques réduisent les capacités de prise en charge du système sanitaire”, alerte l’UFC-Que Choisir.
Appel aux pouvoirs publics pour éviter une “deuxième crise sanitaire”
Afin d’organiser “la continuité des soins” et d’éviter une “deuxième crise sanitaire" liée à leur déprogrammation, l’association exige que “toutes les ressources d’offres de soins territoriales, privées et publiques, soient mobilisées à plein”. Elle appelle ainsi les agences régionales de santé (ARS) “à mettre en place sans délai un suivi des capacités des différents établissements de soins, y compris des centres d’imagerie médicale, pour orienter les usagers vers les places disponibles”. Enfin, elle demande au ministre de la Santé “de garantir que les usagers dirigés vers le privé alors qu’ils avaient initialement rendez-vous dans le public ne se verront pas pénaliser financièrement en particulier par l’application de dépassements d’honoraires”.