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  • Vaccination : bientôt des patchs à la place des seringues

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     AFP/Relaxnews
    AFP/Relaxnews Agence de Presse

    Le nanopatch

    L'ingénieur biomédical australien Mark Kendall a présenté à la conférence TEDGlobal cette semaine à Edimbourg un patch qui pourrait avantageusement remplacer “d'ici à cinq ans“ les seringues dans l'administration des vaccins, rendant les campagnes de vaccination beaucoup plus aisées.

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    C'est dans la capitale écossaise qui a vu la naissance de la seringue en 1853 que ce chercheur a présenté aux 900 participants du forum de discussions TEDGlobal son Nanopatch, conçu à l'université australienne du Queensland. Ce petit carré d'environ 1 cm2 est doté “de près de 4 000 micro-projections“ qui pénètrent dans “la couche externe de la peau“ sans causer la moindre douleur. Mark Kendall a rappelé les risques d'utilisation de seringues, du fait de la transmission de virus notamment. Sur 16 milliards d'injections annuelles faites dans le monde, 1,3 million entraînent la mort selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le chercheur a aussi souligné que, contrairement au patch, “la seringue injecte le liquide dans le muscle et qu'en conséquence celui-ci ne pénètre pas dans les cellules du système immunitaire de la peau“, les plus propices pour accueillir le vaccin qui immunisera contre la maladie concernée.

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    Cette optimisation de la diffusion permet d'administrer une quantité de vaccin près de “100 fois moins importante“, selon lui. Ainsi, “un vaccin qui coûtait dix dollars (en injection) reviendrait alors à dix cents en patch, une différence considérable dans les pays en développement“, a-t-il fait valoir.

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    Autre atout essentiel du patch, il contient le vaccin sous forme “sèche“ ce qui permet, selon ses travaux, de le transporter ou de le “stocker à 23°C pendant plus d'une année sans aucune perte d'efficacité“. Sous la forme liquide actuelle, le vaccin doit absolument être “réfrigéré de sa création jusqu'à son injection sans interruption“. “C'est un gros problème car, selon l'OMS, la moitié des vaccins utilisés en Afrique ne sont pas efficaces parce que la chaîne du froid a été rompue à un moment donné“, a-t-il ajouté.

    Ces patchs ont été présentés l'année dernière au personnel de santé en Papouasie-Nouvelle Guinée pour le vaccin du papillomavirus, qui peut provoquer des cancers du col de l'utérus. Ils doivent faire l'objet d'essais cliniques sur des humains “dans les deux ans“, a dit Mark Kendall à l'AFP, reconnaissant ne pas disposer encore de l'ensemble du financement. D'autres essais humains menés sur le vaccin de la grippe à Brisbane sont quant eux assurés d'avoir lieu “dans l'année à venir“, a-t-il ajouté.

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    Les patchs, disponibles d'ici 5 ans ?

    Le patch a d'ores et déjà donné des résultats concluants sur les animaux pour le papillomavirus humain, la grippe, le chikungunya, le virus du Nil occidental, l'herpès (HSV2), et récemment le paludisme, a expliqué Mark Kendall. Quant à sa commercialisation, “mon observation dans le domaine des vaccins est que pour passer de l'idée au marché il faut environ 15 ans“. Le Nanopatch, “si tout se passe bien, pourrait être sur le marché dans les cinq ans“, a-t-il prédit.

    Plusieurs autres programmes de recherche portent actuellement sur des patchs de vaccination, notamment à la Emory University Medical School et au Georgia Institute of Technology d'Atlanta. “Il y a plusieurs patchs à l'étude, on sent que c'est un terrain d'avenir mais de notre point de vue, nous avons un mode d'action unique et différent“ des autres études avec “une réponse immunitaire améliorée“, assure, Mark Kendall.

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    Interrogée par la BBC, la société britannique d'immunologie a salué ces travaux tout en mettant en garde contre de possibles limites à leur utilisation. “Cette approche permet d'espérer l'émergence d'une vaccination facile et à grande échelle“, a déclaré à la BBC le Dr Diane Williamson. “Cependant, un des problèmes potentiels est le temps de transit et la difficulté de s'assurer de l'apport d'une dose de vaccin suffisante pour être efficace“. “En outre il peut y avoir des problèmes de tolérance“. Mais “si ces questions peuvent être surmontées, il est envisageable de renoncer à l'idée d'une administration classique de vaccins par les aiguilles intramusculaires“, a-t-elle jugé.

    J'aimerais partager un souhait avec vous, celui d'un avenir dans lequel les 17 millions de morts que nous déplorons actuellement chaque année à cause des maladies infectieuses ne soit plus qu'un mauvais souvenir“, a conclu mercredi soir Mark Kendall, sous un tonnerre d'applaudissements de l'assemblée de TEDGlobal composée de scientifiques, de politiques et d'artistes.

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    AFP/Relaxnews

    Source Conférence TEDGlobal, Édimbourg, juin 2013.


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