Vaporette : un composant nocif pour les poumons dans des liquides vendus au marché noir
Une nouvelle étude met en cause l'Acetate de vitamine E, un composant retrouvé dans les liquides de vaporettes vendus sur le marché noir comme responsable de l'épidémie de maladies pulmonaires liée au vapotage qui a causé plusieurs décès aux Etats-Unis.
Attention aux liquides que vous achetés pour votre e-cigarette. Après des mois d’épidémie inquiétante d’une maladie pulmonaire liée au vapotage ayant touché 2 506 personnes et causé 54 décès aux USA, les chercheurs ont peut-être enfin trouvé le responsable. Il s’agirait de l’acétate de vitamine E, un extrait végétal gluant qui aurait fait son apparition cette année sur le marché noir des liquides de vaporettes.
Un produit utilisé dans les huiles et les crèmes cosmétiques
Dans une récente étude publiée dans le New England Journal of Medicine, les chercheurs ont découvert des traces d’Acétate de vitamine E dans les échantillons de tissus de pulmonaires de 48 sur 51 personnes touchées par un trouble respiratoire lié à la vaporette. L’acétate de vitamine E est un composant naturel qui peut-être utilisé dans certaines crèmes ou huiles, mais n’a jamais été validé comme composant pouvant être inclus dans les liquides pour cigarette électronique, malheureusement certains fabricants qui vendent sur le marché noir le font.
Une enquête réalisée en septembre 2019 avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur ce composant découvert dans les liquides contenant du THC, dérivé du cannabis. Suite à l’épidémie de maladie pulmonaire causées par la vaporette aux Etats-Unis, les autorités sanitaires Outre-atlantique avaient déjà expliqué que la vague de victimes étaient dû à des produits achetés sur le marché noir. “Désormais nous pouvons confirmer que l’épidémie est due aux produits illégaux contenant du THC, ainsi que de l’acétate de vitamine E”, a expliqué Anne Schuchat, du Center for Disease Controle and Prevention aux USA durant une conférence de presse. Malheureusement elle redoute que d’autres composants encore inconnus utilisés aussi illégalement et sans aucune validation sanitaire dans les liquides de vaporettes puissent encore s’ajouter à la liste.
En ce qui concerne la France où aucun cas ne s'est déclaré, l'Académie nationale de médecine a tenu à faire passer un message dans un communiqué de décembre 2019 expliquant qu'il "ne faut pas accuser le contenant d'être nocif alors que les contenu qui est en réalité nocif et responsable de l'alerte américaine". Les grands responsables sont les produits achetés sur le marché noir, en ce qui concerne la cigarette électronique "elle est moins dangereuse que la cigarette".
Elle s’appuie sur les données de la HAS qui la considère: ‘comme une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac des fumeurs’, parfois mieux que les autres substituts nicotiniques comme le montre un essai randomisé.” L’institution est catégorique : contrairement aux Etats-Unis, les contrôles sont strictes et suffisants. "En France, nombre de fumeurs qui s'apprêtaient à passer à la vaporette au lieu du tabac ne doivent pas hésiter puisque l'HAS en a fait un produit utile à l'arrêt du tabac et qui a fait ses preuves."