Panique et confinement dans le Massachusetts, où les moustiques transmettent un nouveau virus mortel
Le 16 août dernier, le virus de l'encéphalite équine de l'Est, ou virus EEE, a été détecté chez un habitant du Massachusetts. Considéré comme à risque élevé, le virus confine actuellement 10 localités, le temps de traiter le problème. Un schéma qui pourrait se répéter selon notre médecin urgentiste, le Dr Gérald Kierzek.
Couvre-feux, lieux fermés, mises en garde… Des mesures radicales sont actuellement prises dans l’Etat du Massachusetts, et ce n’est pas à cause du Covid, mais à cause d’un nouveau virus mortel, appelé l’encéphalite équine de l'Est, transporté par les moustiques.
30% des personnes infectées en meurent
Le virus de l'encéphalite équine de l'Est, aussi appelé EEE, est une maladie rare, mais potentiellement mortelle. Il provoque des maux de tête, de la fièvre, des vomissements et des convulsions, et tuerait environ 30% des personnes infectées (les autres gardent des séquelles neurologiques). Or, un cas humain d'infection à ce virus a été détecté le 16 août dernier chez un octogénaire dans le comté de Worcester, le premier depuis la précédente épidémie dans la région, datée de la période 2019-2020 qui avait causé 7 morts.
Fermetures et pulvérisations en urgence
Depuis, 10 localités ont pris de larges dispositions pour éviter la contagion, prenant le risque très au sérieux. La ville de Plymouth a décidé de fermer "tous ses parcs et ses champs de la tombée de la nuit jusqu'au petit matin" depuis le 23 août. La ville d'Oxford interdit toute sortie au-delà de 18 heures. Le département de santé du Massachusetts a officiellement classé 10 localités comme "présentant un risque élevé ou critique". Et des pulvérisations aériennes sont au programme "contre les moustiques dans certaines zones du comté de Plymouth". Des "pulvérisations par camions dans certaines parties du comté de Worcester" sont aussi prévus cette semaine.
Un événement qui deviendra plus fréquent
Doit-on s’étonner de cette percée ? Pas vraiment. Selon le Washington Post, la saison des moustiques s'allonge aux États-Unis, notamment "en raison du changement climatique qui influe sur la hausse des températures et des taux d'humidité qui favorisent la prolifération de moustiques". Les nouveaux risques seraient donc inévitables.
Un avis partagé par notre directeur médical, le Dr Gérald Kierzek, qui pose le cadre : "Globalement, ce virus, comme d’autres, est lié au réchauffement climatique. Ces sujets d'environnement qui sont en train d’arriver, le font en raison de vecteurs qui modifient actuellement le paysage. Les maladies qui étaient hier "ailleurs" deviennent aujourd’hui mondiales, parce que les gens voyagent et parce que le climat se réchauffe".
Face à ce changement inéluctable, le médecin préconise de changer de comportement, nous aussi. "Il faut prendre désormais conscience de la nécessité d’une santé globale vétérinaire et humaine. Ce qui inclut des démoustication, de la vigilance, des réflexes qu’on avait avant sous les tropiques et que l‘on doit adopter…"
Mais aussi de renforcer notre système immunitaire sur le long terme.
"Ceci est un combat entre les virus et les êtres humains. Si le corps est fragilisé, le virus gagne. Mais comme on ne peut pas éradiquer totalement ni les moustiques, ni les virus, c’est sur notre système de défense qu’il faut jouer".