Plan blanc activé dans deux départements : Quelles conséquences pour les patients ? La réponse du Dr Kierzek
Dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est a activé le plan blanc dans les hôpitaux, le 14 décembre. Qu’est-ce que cela implique pour les patients ? Les réponses du Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo.
"Dans un contexte de pression constatée sur les établissements de santé depuis plusieurs semaines, et après échanges avec les parties prenantes, l'ARS Grand Est a déclenché le plan de mobilisation territoriale" précise l’ARS Grand Est dans un communiqué.
Pourquoi la situation est-elle tendue à l’hôpital ?
En cette fin d’année, plusieurs raisons mettent en tension l’hôpital, dans la région Alsace, selon l’ARS. Il y a l’épidémie de bronchiolite, l’augmentation du nombre de personnes fragiles prises en charge pour grippe ou Covid-19 et le nombre important de personnes âgées nécessitant une hospitalisation, selon l’ARS.
Le plan blanc permet ainsi de :
- Mobiliser l’établissement de santé pour répondre à une situation de crise ;
- Mobiliser le personnel médical ;
- Mobiliser les moyens matériels et logistique de l’établissement ;
- Adapter l’activité de l’établissement.
"C’est un dévoiement du plan blanc" dénonce le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo. "A l’origine, le plan blanc est réservé aux catastrophes naturelles ou non, comme des attentats ou un séisme, par exemple. Il permet de mobiliser du personnel, lorsque les capacités hospitalières sont dépassées, face à un événement grave. Ce n’est pas une variable d’ajustement de la mauvaise gestion de l’hôpital, que l’on utilise pour rappeler du personnel sur ses congés, parce qu’on manque de ressources humaines et que l’on ferme des lits !".
Quelles sont les conséquences pour les patients ?
L’ARS souligne également que l’activation de ce plan blanc ne doit pas conduire les patients à renoncer à leurs soins. Elle préconise donc de consulter son médecin traitant ou de se rendre dans une offre de soins sans rendez-vous et rappelle "d’appeler le 15 avant de se rendre aux urgences".
Pour le Dr Gérald Kierzek, il s’agit tout de même d’une "perte de chance "pour les patients. "Activer le plan blanc revient à déprogrammer les opérations non urgentes, ce qui représente une perte de chance pour les patients, quoi qu’on en dise. C’est devenue une solution facile pour répondre aux besoins des hôpitaux et c’est scandaleux" conclut le médecin.