L’alcool encore trop présent dans le quotidien des Français, alerte Santé publique France
Quantité d’alcool consommée par semaine, habitudes de consommation, pression sociale : le nouveau rapport de Santé public France sur la consommation d'alcool, publié le 1er juin, fait état d'une présence encore trop importante de cette boisson dans le quotidien des Français.
Trop souvent normalisée, voire internalisée, la consommation d'alcool est la deuxième cause de mortalité évitable en France. Dans sa nouvelle enquête, l'agence Santé publique France met en lumière le rapport des Français à l'alcool, toujours très fort. L'occasion de rappeler les risques associés à sa consommation.
Vers la dénormalisation de la consommation d’alcool
Selon Santé Publique France, l’alcool occupe encore une place importante dans le quotidien des Français. D’après le Baromètre santé 2017, 1 Français sur 2 pensait qu’offrir de l’alcool ou en boire faisait partie des règles du savoir-vivre.
“Sans nier l’aspect convivial qu’il peut avoir, il est nécessaire de prendre conscience que l’alcool est nocif pour la santé, qu’il n’est pas automatique et que sa consommation ne doit pas être banalisée”, explique le rapport.
La prévention est essentielle sur les risques à moyen et long terme de cette “drogue” - terme qu’on accole trop rarement à l'alcool - puisque ces derniers sont “encore minimisés par les Français”, peut-on lire. En outre, l’environnement associé à l’alcool demeure “très favorable à sa consommation (forte exposition à la publicité, accessibilité importante au produit, pression sociale)”, déplore l’organisme.
L'alcool : maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours
En 2020, 23,7 % de la population âgée de 18 à 75 ans ont dépassé les repères de consommation d'alcool, d’après le Baromètre de Santé publique France. Ces consommations à risque sont davantage le fait des hommes (33,5 %) que des femmes (14,9 %).
En 2019, de nouveaux repères de consommation d'alcool ont été édictés dans le cadre du 4e Programme National Nutrition Santé (PNNS). Les recommandations sont les suivantes : maximum 10 verres par semaine, maximum 2 verres par jour, et des jours dans la semaine sans consommation.
“Ces repères permettent désormais aux Français de faire le choix éclairé d'une consommation à moindre risque pour leur santé, sachant que les risques pour la santé d’une consommation d’alcool existent dès le premier verre”, plaide Santé publique France.
Des actions de prévention et de débanalisation
Les données recueillies sont peuvent inquiétantes. C’est pourquoi Santé publique France œuvre à la dénormalisation de la consommation d’alcool, à travers notamment ses actions nationales de prévention adaptées aux différents publics (campagnes de sensibilisation vers les jeunes “amis aussi la nuit” ou auprès des femmes enceintes “par précaution : zéro alcool pendant la grossesse”) et ses actions de marketing social.
En novembre 2021, l’organisme avait publié 4 vidéos, en partenariat avec l’influenceur Fabien Olicard, avec un objectif concret : changer la perception des Français sur l’alcool pour les pousser à se questionner sur leur propre consommation.
Le principe des vidéos est simple : des Youtubeurs invités réagissent à la “quantité” d’alcool qu’ils ont consommée en une semaine. À travers leurs réactions, ils abordent différents thèmes liés à l’alcool : la pression sociale, l’incapacité à dire “non” à la consommation, l’automatisme de boire de l’alcool, etc.
“L’objectif pour Santé publique France est de réduire la morbi-mortalité associée à la consommation d’alcool en France, en diminuant la proportion de Français qui consomment au-delà des repères de consommation à moindre risque”, souligne l'agence sanitaire.
Un nouvel outil pour évaluer sa consommation
Plus récemment, un outil a été mis en place pour “évaluer sa consommation d’alcool et les risques encourus”, explique Santé publique France. C’est un nouvel alcoomètre qui "permet, à partir de quelques questions, d’évaluer sa consommation hebdomadaire d’alcool au regard des nouveaux repères et d’estimer les risques liés à cette consommation”.
Cet outil est disponible depuis la page d’accueil du site www.alcool-info-service.fr qui propose également des informations, des espaces d’échanges et des services d’aide à distance.