Parce qu’ils traitent de données relatives à notre état de santé, les objets connectés suscitent des craintes. Quelles sont les principales interrogations face à cette santé 3.0 ? Ces peurs sont-elles justifiées ?… Doctissimo fait le point.
Selon une étude Harris Interactive, les objets connectés suscitent beaucoup d'interrogations et de craintes. Au-delà des craintes génériques et communes à toute innovation ressortent principalement, d'une part les freins liés à la sécurité et aux données personnelles pour près de 7 Français sur 10, et d'autre part, les craintes indirectement liées à l'usage des objets connectés. Par exemple, la multitude d'objets et de données à gérer inquiète 57 % des Français.
La sécurité des données
La sécurisation des données et des logiciels collectant ces données doivent être à l’abri d’attaques ou d’utilisation par des acteurs qui tireraient un avantage inéquitable de leur utilisation.
La facilité d’utilisation
La crainte de ne pas savoir se servir de l’objet connecté ou d’avoir l’impression d’une intrusion dans le quotidien font partie des craintes souvent avancées par le grand public.
La fiabilité des objets connectés
Il n’existe pas ou peu de certification des applis et/ou objets connectés santé. Comment distinguer le bon grain de l’ivraie ? Quelle assurance peut-on avoir de la bonne mesure, la bonne collecte et la bonne interprétation des données collectées ?
Le lien entre le grand public et les professionnels de santé
Les données collectées par le patient ou la personne en bonne santé devraient pouvoir aider le médecin à poser un diagnostic. Encore faut-il qu’il soit qualifié et connecté, qu’il ait le temps et que son système et celui du patient puissent communiquer…
L’interopérabilité des données
L’interopérabilité des données est un enjeu pour le dialogue médecin-patient, mais également pour la recherche. Demain, la collecte de données patients anonymisées pourrait permettre d’évaluer l’état de santé d’une population donnée et son évolution, de juger de l’impact des politiques de santé publiques, d’avoir plus de données sur l’observance ou la pharmacovigilance.
L’interprétation des données générées
Collecter des données n’a de sens que si on peut les interpréter. Elles peuvent se révéler utiles en prévention primaire (avant la maladie), secondaire (en cas de facteurs de risque) ou tertiaire (pour éviter la récidive). L’extrême opposé serait de dériver vers le meilleur des mondes dans lequel les individus seraient sans cesse à la recherche d’une normalité sanitaire, créant finalement une nouvelle maladie la "normopathie". On peut aussi craindre l’émergence de e-docteur Knock visant à convaincre tous les bien-portants qu’ils sont à l’aube d’une terrible maladie.
La responsabilité/le statut juridique autour des objets connectés
Quel est le statut des données ainsi collectées ? A qui appartiennent-elles ? Quelle est la responsabilité des fabricants d’objets connectés en cas de mauvaises interprétations des données ? Quel est le statut juridique d’un objet connecté s’il est lié à mon corps (par exemple en cas de dégâts occasionnés par le dysfonctionnement d’une prothèse connectée) ?
L’externalisation de données intimes
Le partage des données se fait (trop ?) naturellement par certains "L’extériorisation de l’intimité s’est installée avec une facebookisation des données de santé" déclarait ainsi le Dr Laurent Alexandre.
Face à ces craintes, un usager averti sera mieux armé. A travers notre dossier, nous vous apportons les éléments qui pourront faire de vous des adeptes avisés de la santé 3.0.