Au moins 267 000 victimes d'atteintes sexuelles dans les transports en deux ans
L’observatoire de la délinquance a révélé mardi qu’au moins 267 000 personnes ont été victimes d’atteintes sexuelles dans les transports en commun en 2014 et 2015. Les chiffres chocs de ces agressions qui concernent quasi-uniquement des femmes constituent "une estimation basse".
Les chiffres chocs des atteintes sexuelles dans les transports
Dans le cadre de l’enquête "Cadre de vie et sécurité" réalisée par l’Insee, entre 11 000 et 14 000 individus sont interrogés chaque année sur ces questions. Dans 85 % des cas, les victimes sont des femmes et pour deux tiers d’entre elles, le caractère sexuel de l’agression se manifestait par un contact physique (baiser, caresses sans le consentement…). Les hommes victimes ont essentiellement été exposés à des cas d’exhibition (52 % des cas).
Les Franciliennes (2,9 % des Franciliennes versus 0,9 % pour les métropolitains) et les jeunes femmes sont particulièrement exposées comme en témoigne cette répartition en fonction des âges.Les jeunes femmes sont nettement plus exposées que leurs aînées. Le taux de victimation des métropolitaines ayant de 18 à 21 ans atteint 2,3 %. Jusqu'à 30 ans, le taux est relativement stable. Après 30 ans, il diminue régulièrement pour atteindre 0,3 % pour les femmes de plus de 45 ans.
Plus d’une femme sur deux victimes d’atteintes sexuelles est francilienne. L’agresseur est inconnu des victimes (94% des cas).
Rappel de la loi sur les violences sexuelles
Dans la loi, les violences sexuelles recouvrent l’exhibition, le harcèlement sexuel, les agressions sexuelles (e.g. mains aux fesses, « frottements », etc.), ainsi que le viol.
L’exhibition sexuelle, c’est-à-dire le fait d’imposer à la vue d’autrui, depuis un lieu accessible aux regards du public, tout ou partie de ses organes sexuels ou un acte obscène, est punie d’un emprisonnement d’un an et d’une amende de 15000 euros.
Le harcèlement sexuel est le fait d’imposer à une personne, de façon répé- tée, des propos ou comportements à connotation sexuelle (e.g. exposition à des images pornographiques, avances sexuelles, gestuelles obscènes) qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30000 euros d’amende. Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers.
Les agressions sexuelles autres que le viol regroupent tous les contacts physiques volontaires, appuyés ou répétitifs, sur le sexe ou sur des parties du corps considérées comme intimes (e.g. le sexe, les fesses, la poitrine, les cuisses, la bouche). Elles sont punies de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
Le viol est constitué de tout acte de pénétration sexuelle (e.g. pénétration vaginale, anale, au moyen d’un organe sexuel, d’un doigt, d’un objet) ou de tout acte de pénétration buccale par un organe sexuel, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. Il est puni de 15 ans de réclusion criminelle ou plus en cas de circonstances aggravantes.