Les violences homophobes au coeur du plus grand concours de beauté pour femmes transgenres
La Brésilienne Ariella Moura, finaliste du plus grand concours de beauté pour les femmes transgenres, a mis en garde samedi contre la montée des violences envers la communauté LGBTQI de son pays depuis l'arrivée au pouvoir du président d'extrême-droite Jair Bolsonaro.
"Je connais beaucoup d'amis qui ont été assassinés", a déclaré à l'AFP cette femme de 22 ans en marge de la compétition Miss Tiffany's Universe, qui se tient en Thaïlande.
"Le Brésil est un pays très ouvert (mais) nous avons un président transphobe, homophobe et raciste (...) c'est une période très difficile", a relevé Ariella Moura, exhortant "les femmes transgenres à ne jamais abandonner".
En juin, la Tribunal fédéral suprême brésilien a décidé de criminaliser l'homophobie, mais il faudrait que le Congrès - à majorité conservatrice et sous forte influence des Églises évangéliques – élabore une loi spécifique pour réprimer ce type de discrimination.
La Mexicaine Valentina Fluchaire a été couronnée "Miss International Queen" 2020 à l'issue du concours en Thaïlande. L'Américaine Jazell, première femme de couleur à remporter le trophée l'année dernière, lui a remis sa ceinture et son diadème.
Cette année, les 21 candidats de Miss Tiffany's Universe ont aussi posé avec un masque, un message de protection pour tenter d'endiguer l'épidémie de coronavirus.
Le concours a lieu chaque année depuis 1984 dans la station balnéaire de Pattaya (sud), qui compte des centaines de travailleurs et travailleuses du sexe et beaucoup de femmes transgenres.
Pour ces dernières, participer à la compétition est un moyen de faire entendre leur voix.
"Je veux être une porte-parole pour pousser à un changement législatif" dans mon pays, a déclaré Ruethaipreeya Nuanglee, une concurrente thaïlandaise de 22 ans.
La Thaïlande abrite une communauté transgenre plus visible et affirmée que dans les pays voisins.
A l'issue des élections législatives de 2019, quatre transgenres ont même fait leur entrée au Parlement, une première dans l'histoire du pays.
Mais les mariages de couples homosexuels ne sont toujours pas reconnus et les actes de discrimination persistent.