Gymnastique aux JO : pourquoi Beacon, le chien thérapeutique, est devenu essentiel à l’équipe américaine

Magali Régnier Journaliste

Si les gymnastes américaines, menées par Simone Biles, vous ont ébloui pendant ces JO de Paris, elles le doivent sans doute à un membre méconnu de leur staff : un compagnon à quatre pattes nommé Beacon qui les suit dans leurs entraînements pour leur apporter réconfort et soutien mental.

Beacon, formé à accompagner les athlètes

Beacon n’est pas le seul chien à faire partie du programme de thérapie canine initié par la Fédération américaine en 2023. Mais il est le plus connu. Ce Golden Retriever âgé de 4 ans les suit depuis le mois de juin dernier pour recevoir caresses et jeux aux abord des compétitions et apaiser le stress des athlètes, mises sous pression. Et cela semble fonctionner : "Je pense qu’il est très doué pour détecter le stress chez les gens" reconnaissait sa maîtresse sur USA Today.

Les gymnastes de leur côté disent ressentir effectivement plus de calme et de bien-être en sa compagnie. Un bonus, quand on sait que Simone Biles notamment, s’était retirée de la compétition en 2021 pour des raisons de santé mentale.

Des bienfaits physiques et mentaux de la médiation animale

Consultée sur ce sujet plutôt nouveau, Nathalie Cazor, intervenante en médiation animale auprès de publics vulnérables, n’est pas étonnée des bons résultats de Beacon. "Je suis persuadée qu'il fait partie intégrante de l’équipe aujourd’hui et que chacun aurait du mal à se passer de lui maintenant" observe-t-elle. Car les bienfaits de la médiation animale sur la santé humaine ne sont plus à démontrer. Notre experte en détaille plusieurs, aujourd’hui prouvés par la science :

• Un aspect hormonal. "De façon scientifique, on sait qu’un tel compagnon permet l’abaissement de l'hormone du stress, le cortisol, ainsi que l’augmentation de des hormones telles que l'ocytocine et la dopamine, qui sont les hormones du bonheur. La combinaison de ces hormones-là aboutit à un sentiment d’apaisement de la personne". Rappelons que ce sont aussi les hormones de la performance qui sont citées. D’où une belle adéquation.
• Un aspect sensoriel. Le côté vivant de l’animal apporte tout l’aspect sensoriel, sa fourrure qu’on caresse, sa douceur, la chaleur qu’il dégage, permet de travailler tous ses sens. "Il y a un échange d’émotions et d’énergie dans ces moments qui redonne le sourire" précise notre experte.
• Une présence qui fait du bien. Enfin, parmi les bienfaits réside aussi cette présence qui ne juge pas. "Le chien en l'occurrence se fiche de votre physique, de votre état mental ou de vos capacités. Il ne juge pas, n’est pas rancunier, mais s’il sent que vous êtes prêt à l'accueillir il va venir vers vous".

Un soutien à développer davantage

La France verra-t-elle également ses équipes olympiques se doter d’un toutou de compagnie ? Pourquoi pas. Pour Nathalie Cazor, la France reste relativement en retard concernant la zoothérapie, mais développe peu à peu de nouvelles médiations. Comme ce chien à Angers qui a pu accompagner une lycéenne, terrifiée par son examen. La médiation s'adapte ainsi à tous les âges, de la crèche à l’Ephad et à tous les publics fragilisés en manque de soutien.

Mais contrairement à ce qu’on peut penser, il n’y a pas que les chiens comme Beacon qui peuvent apporter des bienfaits. Notre experte avoue ainsi travailler "avec des chiens, des chats, mais aussi avec des cochons d’Inde, des lapins et même des poules, pour trouver l’animal qui correspond à chacun". Seul impératif : que chacun soit volontaire, car on ne force ni l’humain ni l’animal dans une médiation.

Si vous êtes intéressé par la zoothérapie, l’experte le rappelle toutefois : il n’existe que peu de formations reconnues encore en France. Il faut donc vérifier que l’intervenant que vous souhaitez contacter soit bien un professionnel et non pas une personne ayant suivi 2 heures de cours en ligne pour s’inventer médiateur.