Peut-on tous atteindre la compétitivité de Léon Marchand ou Simone Biles ? Ce qu'en dit la science
Chaque jour de ces JO de Paris, les médaillés, à l’instar de Léon Marchand ou Simone Biles, nous fascinent par leur mental, leur force et leur aplomb au fil des épreuves. Mais est-ce donné à tout le monde (avec le bon entourage) ? Ou sont-ils dotés d’une force de caractère spéciale ? La psychologie a tenté de répondre.
Ils ont 22 ou 27 ans, mais semblent être tombés dans la marmite des JO depuis l’enfance. Léon Marchand, nageur français, ou l’immense Simone Biles nous fascinent avec leur moisson de médailles. Mais cette volonté de gagner est-elle innée chez certains élus seulement ou peut-elle se travailler ? Le média Psychology Today apporte un début de réponse.
La compétitivité, une force archaïque
Si on l’admire ces jours à la télévision, la compétitivité n’est pourtant pas nouvelle. Il s’agit par définition, d’une force puissante qui peut pousser les gens à réaliser des exploits remarquables, mais qui peut également conduire à des conflits et à du stress. Avant d’être légion dans le sport, elle était un moyen d’acquérir des ressources pour survivre et procréer dans un environnement exceptionnellement difficile.
Aujourd’hui, nous avons dépassé la compétition pour répondre à nos besoins fondamentaux de survie et nous sommes lancés dans des compétitions sportives, académiques, professionnelles et sociales. Et certaines personnes sont certainement mieux dotées que d’autres.
Les caractéristiques des compétiteurs/compétitrices d'exception
Malheureusement, nous ne sommes donc pas tous égaux dès le départ, pour briller sur les podiums (ce qui fait aussi la beauté du sport). Selon Stéphanie Sarkis, psychologue et auteure, plusieurs facteurs influencent le niveau de compétitivité d'une personne. Ceux-ci peuvent être largement classés en facteurs génétiques, environnementaux et situationnels.
Des facteurs génétiques
La recherche suggère qu’il existe une composante génétique à la compétitivité. Certaines personnes sont naturellement plus compétitives en raison de leur constitution génétique. Si vous avez un parent biologique qui est un athlète d’élite, vous avez plus de chances d’hériter de ses traits physiologiques liés à la vitesse par exemple. La plupart des athlètes d'élite dotés d'une puissance explosive ont par ailleur hérité d'une variation du gène ACTN3 , qui amène les cellules musculaires à produire une protéine présente dans les fibres musculaires à contraction rapide.
Des facteurs environnementaux
Bien entendu, l’environnement dans lequel une personne grandit peut jouer un rôle essentiel dans la formation de sa nature compétitive. La dynamique familiale, le contexte culturel et les valeurs sociétales peuvent influencer la compétitivité d'un individu. Par exemple, les enfants dont les parents sont sportifs peuvent être physiquement actifs dès leur plus jeune âge.
Des facteurs situationnels
Un environnement compétitif, comme un emploi avec des enjeux élevés ou une équipe sportive d'élite, peut amplifier la combativité d'une personne. De même, un cadre favorable et collaboratif peut diminuer la volonté de concurrence.
Bien dans son corps, bien dans sa tête !
Comment être plus compétitif, sans se brûler les ailes ?
Inspiré par tant de talent, vous aimeriez toutefois être un peu plus performant au quotidien, dans le sport ou la vie tout simplement, et arracher vous même quelques victoires ? La psychologue met tout de même en garde : il existe deux sortes de compétitivités. L’une saine, qui implique la volonté de s'améliorer et d'atteindre ses objectifs personnels et de repousser vos limites (dans des limites raisonnables). L’autre malsaine, motivée par le besoin de surpasser les autres à tout prix et qui est source de stress.
Si vous n’évoluez pas sur un tapis ou dans un couloir de nage, il est toutefois possible de renforcer votre force mentale au quotidien et de favoriser une compétitivité saine dans votre vie privée, sportive ou professionnelles, en respectant quelques règles :
Concentrez-vous sur le développement personnel
Si vous comparer aux autres vous fait ressentir un épuisement professionnel, célébrez vos réalisations et utilisez la compétition pour vous motiver à vous améliorer.
Gardez la perspective
Rappelez-vous que la compétition n’est qu’un aspect de la vie. Ne le laissez pas vous consumer ou définir votre estime de soi.
Pratiquez le fair-play
Respectez les normes éthiques et vos concurrents. Le fair-play améliore le plaisir et l’intégrité de la compétition.
Gérer le stress
Les environnements compétitifs peuvent être stressants surtout si la compétition ne vous motive pas. Les techniques de réduction du stress telles que la pleine conscience, et la respiration profonde peuvent aider à maintenir la santé mentale dans des environnements compétitifs. Gardez à l’esprit que bien souvent, notre plus grand concurrent est nous-mêmes.
Utilisez un état d’esprit de croissance
Si les échecs pendant la compétition vous amènent à vous voir négativement, essayez de changer d'état d'esprit. Essayez de considérer les défis comme des opportunités d’apprendre et de grandir. Représenter les difficultés comme des expériences d’apprentissage peut encourager la résilience et la persévérance.
Comprenez la compétitivité comme un aspect de vous-même
Même si vous êtes compétitif, votre personnalité comprend de nombreux autres traits. Votre nature compétitive n’est qu’une partie de ce qui vous rend unique.
Rappelez vous également que si certains d’entre nous prospèrent grâce à la concurrence, d’autres bénéficient d’une moindre concurrence. Nous pouvons parvenir à une croissance personnelle en encourageant une compétitivité saine et en créant une vie plus équilibrée et épanouissante. Enfin, c’est toujours à vous de choisir le niveau de compétition que vous autorisez dans votre vie.
Psychology Today, 1er aout 2024.
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