Réapparition des puces après traitement
Les puces sont une vraie source de dérangement tant pour les maîtres que les animaux, surtout quand ceux-ci sont allergiques. Malgré l’application de pipettes, sprays, colliers… il arrive que les puces soient difficiles à déloger. Pourtant, il existe de nombreuses raisons à ces échecs. Le Dr Hélène Savariau, vétérinaire, nous explique comment optimiser les traitements pour une plus grande efficacité.
Les causes fréquentes de l’échec d’un traitement
Traiter l’environnement
La première cause d’inefficacité d’un traitement est que le maître agit directement sur l’animal, mais oublie qu’il faut aussi traiter l’environnement. En effet, 95 % des puces se trouvent dans l’environnement, et seulement 5 % sur l’animal. "Certains propriétaires ont du mal à comprendre comment leur chien peut avoir des puces alors qu’ils lui appliquent correctement un traitement et qu’ils estiment que leur intérieur est très propre. Mais les puces pondent des œufs qui tombent rapidement de l’animal et viennent se nicher dans des zones inaccessibles, comme les rainures de parquet", explique la vétérinaire. Ces œufs se transforment ensuite en puces pré-adultes et viennent coloniser le pelage de l’animal lorsque celui-ci passe à proximité. Il est donc essentiel d’éliminer le réservoir de puces sans quoi le cycle de vie infernal de la puce ne sera pas stoppé.
Traiter tous les animaux de la maison
L’une des autres causes récurrentes est le non traitement des autres animaux de la maison. "Le cas typique se produit avec le chat qui vit la majeure partie du temps à l’extérieur. Les propriétaires pensent qu’il n’a pas le temps de contaminer les autres animaux de la maison, mais en fait, il suffit de peu pour que tout l’habitat soit infesté, d’autant plus que les humains peuvent transporter eux-mêmes des puces, sans le savoir" poursuit la vétérinaire.
Respecter la fréquence des traitements
La fréquence du traitement est également souvent problématique. Malheureusement, il suffit de quelques jours de retard dans la reprise d’un traitement pour que l’animal soit à nouveau infesté.
Respecter le dosage des traitements
Un mauvais dosage est aussi source de non efficacité. Par exemple, dans le cas de l’utilisation d’un spray, il peut être difficile pour un propriétaire de calculer le nombre précis de pulvérisations en fonction du poids. Nombreux sont aussi les maîtres qui achètent un traitement sans connaître le poids exact de leur compagnon. Or, "à un kg près, le traitement peut perdre en efficacité", atteste le Dr Savariau.
Respecter le mode d’emploi
Bien entendu, le non-respect du mode d’emploi conduit inévitablement à un échec (animal en contact avec l’eau dans les 48H avant ou après le traitement, application de la pipette sur les poils et non directement sur la peau etc…).
Vérifiez le mode de conservation des produits
Gare enfin à la conservation du produit lorsque l’on achète des lots en avance. Il n’est pas rare qu’un propriétaire utilise sans le savoir un produit à l’efficacité altérée ou simplement périmé.
Quelques conseils pour améliorer l’efficacité du traitement
- Traitez simultanément votre animal et l’environnement lorsque la présence de puces est avérée. Il existe des sprays et diffuseurs spécialement conçus pour l’habitat. Les pipettes contenant des inhibiteurs de croissance aident aussi à stopper le processus de développement des puces immatures présentes dans l’habitat. Pensez également à traiter la voiture ou tout espace de contact avec l’animal infesté.
- Traitez tous les animaux de la maison, même ceux qui sont presque toujours à l’intérieur. En revanche, n’oubliez pas que vous ne pouvez pas utiliser les mêmes produits pour tous les animaux. Certaines molécules utilisées pour le chien sont par exemple mortelles pour le chat.
- Respectez la bonne fréquence d’administration du traitement. Lorsque l’hiver est doux, pensez aussi à traiter.
- Suivez attentivement la notice du traitement : bonne posologie en fonction du poids pour éviter un sous-dosage (traitement inefficace) ou un sur-dosage (dangereux pour l’animal), application des pipettes sur poils secs… Si vous ne savez pas comment bien administrer le produit, n’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire qui vous montrera les bons gestes.
- Adaptez le type de traitement en fonction de l’âge, du mode de vie de l’animal et de son caractère : s’agit-il d’un chiot ? Est-il régulièrement en contact avec l’eau ? Prend-t-il correctement les cachets ?
- Persévérer avant d'envisager un changement de traitement. Les puces peuvent-elles devenir résistantes aux traitements ? Actuellement, les cas de résistance aux molécules antiparasitaires couramment employées semblent inexistants1,2. On estime aujourd'hui qu'en cas d'échec de traitement, malgré des recommandations d’application très bien suivies, le problème est la persistance de foyers d’infestation dans l’environnement (habitat, extérieur, animaux des voisins non traités, etc.). Dans le cadre du cycle de vie de la puce (adulte à œufs à larves à cocons), les cocons sont des formes très résistantes. En effet, parmi les molécules (IGR) qui empêchent le développement des œufs et des larves, aucune actuellement n’arrive à tuer les cocons. C’est pourquoi il faut parfois jusqu’à 6 mois d’application mensuelle régulière et bien effectuée pour arriver à "stériliser" ces véritables "nids d’éclosion" que constituent les cocons.