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  • Résidents dénutris ou attachés : un Ehpad sauvage illégal découvert dans le Loiret

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.

    Stupeur à Dordives dans le Loiret, où l’Agence régionale de santé (ARS) et les gendarmes ont découvert, en octobre 2022, des personnes âgées dans une fausse maison de retraite. Selon les premiers constats sur place, leurs conditions de vie étaient épouvantables.

    C’est une information révélée par TF1 le 27 décembre qui fait froid dans le dos : À Dordives, près de Montargis dans le Loiret, l’Agence régionale de santé (ARS) et les gendarmes ont découvert en octobre 2022 plusieurs personnes âgées dans une maison de retraite sauvage, appelée “Mamie Coloc”. La plupart des résidents y ont été retrouvés en hypothermie et dénutris. Pire, ils siégeaient dans leurs excréments. Selon l’information, des cordelettes auraient également été retrouvées dans les chambres probablement pour attacher les résidents la nuit.

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    Un Ehpad dont l'illégalité a déjà été signalée en 2018

    Ce n’est cependant pas la première fois que cet établissement totalement illégal se trouvait dans le viseur des autorités. En octobre 2018, l’Ehpad sauvage avait déjà connu un signalement donné par Jean Berthaud, le maire de Dordives. "Il manquait un certain nombre de dossiers, il n'y avait pas de numéro d'URSSAF. Ça nous a mis la puce à l'oreille", se souvient-t-il, au micro de TF1. Un arrêté préfectoral avait donc été rédigé pour interdire l’accueil des personnes âgées sur ce site. Le tribunal administratif avait confirmé la fermeture de la maison, qui louait des chambres pour 1 300 euros par mois. En 2022, alors qu'il découvre une offre d'hébergement pour cette même colocation sur Airbnb, le maire de la ville effectue un nouveau signalement au département et à l’ARS. A ce jour, le Parquet de Montargis a ouvert une enquête pour travail dissimulé, dissimulation d’activité, abus de faiblesse, de confiance, délaissement, exercice illégal des professions d’infirmier ou de médecin, faux et usage de faux.

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    “Une situation ubuesque” en 2022

    Contacté par Doctissimo, David Jacquet, directeur général de MDRS (Maison de retraite sélection) qui maîtrise le sujet des Ehpad sur tout le territoire, s’insurge devant le fait divers qui ne devrait pas être :

    “Il s’agit ici d’une colocation présentée comme un Ehpad, qui n’en est pas un, et qui représente sans doute un cas isolé. Mais ce qui est incroyable, c’est que les autorités ne fassent pas le nécessaire alors qu’elles ont les structures de contrôle. Pourquoi est-on toujours dans le même cas de figure grave, 4 ans après un signalement et un arrêté ? Nous n’arrivons pas à le comprendre”.

    Mais le professionnel qui a étudié le sujet, pointe un dysfonctionnement précis dans le contrôle, qui permet sans doute à des personnes peu scrupuleuses de tirer profit d’une situation de détresse :

    “L’ARS comporte 8 500 agents, dont 2 700 sont habilités à faire des inspections et seulement 500 sont censés s’y consacrer, soit 6% effectifs. Or, dans les faits, selon les données de l’IGAS (L’Inspection générale des affaires sociales ) seules 49 personnes sont affectées aux contrôles sur 2700 habilités. C’est ubuesque ! Et cela donne des personnes en grande dépendance dans un même lieu 4 ans après un signalement.”

    Un cas à séparer de la problématique actuelle des Ehpad

    Pour autant, David Jacquet tient à éviter la notion d'amalgame entre ce cas, certes grave, mais isolé, et la problématique actuelle des Ehpad sur le sol français.

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    “Il est important toutefois de ne pas tout mélanger. Ce fait divers n’est pas révélateur de la problématique des Ehpad aujourd’hui. La problématique des Ehpad, c’est à la fois le coût, qui est élevé pour les personnes qui doivent trouver une place pour leur parent, les dépendances de plus en plus lourdes, car les gens attendent de plus en plus à cause des coûts. Et face à ces nouvelles dépendances dans des structures médico-sociales (donc non hospitalières), le personnel qui ne s’avère ni assez formé, ni assez nombreux" conclut-il.

    Trois paramètres à entreprendre davantage pour permettre à nos aînés de bénéficier d’un accueil correct et loin des structures d'accueil sauvages et inadéquates.


    Sources

    TF1

    Entretien avec David Jacquet, Directeur Général de MDRS

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