Les Français sont satisfaits de leur vie professionnelle

AFP/Relaxnews Agence de Presse

Près de 5.000 actifs français ont été interrogés sur les relations qu’ils entretiennent avec leur travail. Plus des trois quarts d’entre eux (77%) se disent satisfaits de leur travail— une proportion qui a très peu évolué malgré la crise sanitaire. Plusieurs facteurs contribuent à ce sentiment de satisfaction comme le fait de jouir d’une certaine autonomie, d’avoir des horaires de travail adaptés ou encore d’entretenir de bonnes relations avec ses collègues et ses managers. 

Rémunération, reconnaissance et perspetives d'évolution restent les points noirs

Toutefois, les Français continuent à être mécontents quant à leur niveau de rémunération (46%), leurs perspectives d’évolution professionnelle (41%) et leur manque de reconnaissance au travail (38%). À cela s’ajoute l’impossibilité de la pratique du télétravail. Certains salariés interrogés sont frustrés de ne pas pouvoir travailler à distance en raison de la nature de leur activité professionnelle, même si l’institut Montaigne affirme que 48% des emplois en France se prêtent à ce mode d’organisation.

D’autres se plaignent de ne pas pouvoir télétravailler autant qu’ils le souhaiteraient, c’est-à-dire deux à trois jours par semaine dans la majorité des cas. Les auteurs de l’étude estiment que cette insatisfaction autour du travail flexible pourrait, à l’avenir, être "génératrice d’un nouveau clivage entre salariés". 

Des horaires à rallonge

Contrairement à ce que laisse penser l’apparition de concepts comme le "quiet quitting", les Français ne travaillent pas moins qu’avant. Au contraire, ils dépassent largement le cadre de la semaine des 35 heures. Les actifs à temps plein consacrent, en moyenne, 39,8 heures hebdomadaires à leur activité professionnelle, contre 45,8 heures pour les indépendants. Une charge de travail jugée "normale" dans les deux cas.

Dans le même temps, les heures de bureau disparaissent au profit d’horaires plus atypiques. Plus d’un tiers des sondés disent travailler "souvent" ou "toujours" le week-end, le soir après 20 heures et/ou les jours fériés. Cette élasticité des horaires est étroitement liée au fait que 60% des professionnels estiment que leur charge de travail a augmenté ces cinq dernières années. Un quart (26 %) d'entre eux estime même qu’elle est devenue excessive. 

Changer de métier continue de faire rêver une partie des actifs

Mais qu’en est-il réellement ? L’étude de l’institut Montaigne explique que ce sentiment de surcharge est lié à "une intensification du travail ou à ses nouvelles formes d’organisation", plutôt qu’à sa durée en tant que tel. Le manque de soutien par le management, la charge psychique ou la faible autonomie jouent un rôle important dans ce ressenti. Si les Français apparaissent très partagés quant à leurs aspirations en matière d’évolution de leur temps de travail, un tiers des salariés à temps plein (31%) souhaitent "travailler plus pour gagner plus". C’est deux fois la proportion de ceux qui déclarent vouloir "travailler moins, quitte à gagner moins".

Autre sujet de questionnement chez les Français : la mobilité professionnelle. La plupart des actifs aimeraient évoluer dans leur entreprise vers un poste différent, tandis que 37% aimeraient purement et simplement la quitter dans les deux ans. Changer de métier continue de faire rêver une partie des actifs de l’Hexagone. Mais l’étude note un décalage important entre les souhaits exprimés de reconversion professionnelle et la réalité des chiffres : 22% des salariés déclarent avoir déjà envisagé de changer de travail mais ne l’ont pas fait.