Télétravail : quels sont les risques psychosociaux liés à cette pratique ?
Avec la pandémie, le télétravail s’est largement répandu au sein des entreprises. S’il a son lot d’avantages, la pratique semble aussi avoir quelques inconvénients, pointés du doigt par la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS).
Le télétravail a le vent en poupe. Pourtant, pour la Fédération des intervenants en risques psychosociaux (FIRPS), le télétravail est aussi pourvoyeur de différents "risques importants sur le plan psychosocial".
Un guide pour les entreprises
La FIRPS s’est donc emparée du sujet en cette rentrée et a publié le 14 septembre un guide pratique pour une meilleure prévention de ces risques, à destination de 6 000 entreprises des secteurs publics et privés.
L’objectif : prévenir les problèmes liés au télétravail de longue durée. Pour la FIRPS, ce sont des effets néfastes qui s’installent avec le temps sans que le salarié ne s’en rende vraiment compte. "Mais attention, ce n’est pas du tout un plaidoyer contre le télétravail" rappelle Isabelle Tarty, vice-présidente de la FIRPS et responsable des partenariats au sein de l’Institut accompagnement psychologique et de ressources (IAPR).
"Nous souhaitons simplement souligner qu’il existe de nouvelles vigilances à avoir vis-à-vis de cette manière de travailler".
Difficulté d’intégration, coupure du lien social…
Outre le droit à la déconnexion ou la charge de travail, deux problématiques bien connues du monde du travail, la FIRPS souligne l’apparition au fil du temps d’autre problèmes plus insidieux comme le frein à l’intégration, par exemple, du fait de la distance du salarié. Les conflits ou tensions entre collègues peuvent aussi être accentués par les échanges dématérialisés.
Le rythme de travail peut également être radicalement changé et mener à l'épuisement. "Avant la pandémie, le télétravail n’existait qu’à hauteur de 3 % dans les entreprises. Aujourd’hui, un commercial, qui réalisait un ou deux rendez-vous professionnels en physique par jour, peut enchaîner cinq ou six rendez-vous en visio. Un rythme qui peut progressivement l’épuiser, sans qu’il ne s’en rende compte" ajoute Isabelle Tarty.
Une charge mentale augmentée pour les femmes
Enfin, autre aspect négatif du télétravail, qui touche davantage les femmes cette fois : la charge mentale qui repose sur les mères. Pour la FIRPS, le télétravail "peut aussi les piéger en faisant reposer toute l'organisation familiale sur leurs épaules. Elles se retrouvent alors prisonnières de leur domicile et de leur double journée de travail, sujettes à une charge mentale augmentée".
Pour Isabelle Tarty, il est important que le télétravail s’adapte au profil du salarié : "Selon qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, jeune ou plus vieux, à proximité ou non de son entreprise, habitant un 25m² ou ayant un bureau à la maison, en charge de famille ou pas : les conditions ne sont pas les mêmes et elles doivent rester en adéquation avec le salarié" conclut-elle.